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L'OMS et le Fonds mondial demandent des fonds supplémentaires à l'appui de la lutte contre la tuberculose

Laboratoire de recherche sur la tuberculose au Bangladesh.
Fond mondial/Thierry Falise
Laboratoire de recherche sur la tuberculose au Bangladesh.

L'OMS et le Fonds mondial demandent des fonds supplémentaires à l'appui de la lutte contre la tuberculose

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont prévenu lundi que des souches de tuberculose résistantes à plusieurs médicaments pourraient se propager largement, affirmant qu'il fallait débloquer un financement international annuel d'au moins 1,6 milliard de dollars pour le traitement et la prévention.

La Directrice générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan, et le Directeur exécutif du Fonds mondial, le Dr Mark Dybul, assurent que le seul moyen de recenser tous les nouveaux cas de tuberculose, tout en progressant simultanément dans la lutte contre les cas existants les plus graves, sera de mobiliser un financement important auprès des sources nationales et des donateurs internationaux.

Alors que l'immense majorité des fonds internationaux de lutte contre la tuberculose est versée au Fonds mondial, il est impératif que des efforts visant à mobiliser des ressources financières soient engagés dès cette année, insistent-ils. La menace grandissante associée à la tuberculose multirésistante rend cette nécessité plus pressante encore.

« Nous faisons du surplace à un moment où il nous faut absolument intensifier notre action contre la tuberculose multirésistante », a indiqué le Dr Chan. « La collaboration internationale nous a permis d'accomplir de grands progrès contre la tuberculose mais ils peuvent être aisément réduits à néant si nous n'intervenons pas maintenant. »

L'OMS et le Fonds mondial ont constaté qu'il allait manquer chaque année 1,6 milliard de dollars pour lutter contre la tuberculose dans 118 pays à revenu faible ou intermédiaire, en plus des quelque 3,2 milliards que pourraient apporter les pays eux-mêmes. Le fait de combler ce déficit permettrait d'administrer un traitement complet à 17 millions de personnes atteintes de tuberculose, notamment multirésistante, et de sauver six millions de vies entre 2014 et 2016.

« Il est urgent d'augmenter les fonds alloués à la lutte contre cette maladie », a indiqué le Dr Dybul. « Si nous n'intervenons pas aujourd'hui, les coûts risquent d'exploser. Il s'agit d'investir maintenant, ou de payer pour toujours. »

Cet appel a été lancé à Genève en amont de la Journée mondiale de la tuberculose, observée chaque année le 24 mars, jour de 1882 où le Dr Robert Koch a découvert la mycobactérie à l'origine de la tuberculose.

Si la cible de l'Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) 6, qui consiste à inverser la tendance de l'épidémie de tuberculose a déjà été atteinte, le rythme actuel auquel baisse les nouveaux cas (-2% par an) reste trop lent. L'Afrique et l'Europe ne sont pas en bonne voie d'atteindre la cible mondiale de réduction de moitié du taux de mortalité de la tuberculose d'ici à 2015.

En 2011, 1,4 million de personnes sont décédées des suites de la tuberculose, le taux de mortalité le plus élevé étant enregistré en Afrique. La tuberculose multirésistante constitue une menace majeure: on estime que 630.000 personnes en souffrent aujourd'hui dans le monde.

Pour faire reculer la mortalité, apaiser les souffrances, réduire la transmission et empêcher le développement de la résistance aux médicaments, les investissements nationaux et internationaux engagés dans les 118 pays doivent porter sur quatre axes prioritaires. Tout d'abord, la généralisation du diagnostic et du traitement efficace contre la tuberculose sensible aux médicaments. Ensuite, un traitement rapide et efficace de la forme multirésistante : c'est dans ce domaine qu'il faudra le plus accroître le financement au cours des prochaines années. Par ailleurs, les interventions de lutte antituberculeuse associées au VIH, telles que le dépistage du virus chez les tuberculeux, le dépistage régulier de la tuberculose évolutive chez les personnes vivant avec le VIH, et le traitement antituberculeux préventif. Enfin, les essais cliniques des nouveaux médicaments, produits de diagnostic et vaccins.