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RDC : les civils congolais menacés par les affrontements armés à Kitchanga

Des femmes à Kitchanga, dans l'est de la RDC, lavent des vêtements dans une source d'eau aussi utilisée pour boire et cuisiner (archives). Photo OCHA/Imane Cherif
Des femmes à Kitchanga, dans l'est de la RDC, lavent des vêtements dans une source d'eau aussi utilisée pour boire et cuisiner (archives). Photo OCHA/Imane Cherif

RDC : les civils congolais menacés par les affrontements armés à Kitchanga

Des dizaines de milliers de personnes, notamment des déplacées internes, sont piégées par les affrontements qui font rage depuis la fin du mois de février entre l'armée congolaise et l'Alliance des patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), un groupe armé rebelle opérant dans la zone de Kitchanga, dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo.

Des dizaines de milliers de personnes, notamment des déplacées internes, sont piégées par les affrontements qui font rage depuis la fin du mois de février entre l'armée congolaise et l'Alliance des patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), un groupe armé rebelle opérant dans la zone de Kitchanga, dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Ces combats, qui ont déjà coûté la vie à près de 80 civils, dont un travailleur humanitaire, en ont blessé une centaine d'autres et poussé des milliers à fuir. Parmi ces personnes, près de 5.000 se sont réfugiées autour de la base de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), à Kitchanga. L'assistance humanitaire n'a pas non plus été épargnée par des violences : entrepôts humanitaires incendiés, structures sanitaires détruites et réseau municipal de distribution d'eau endommagé.

« Trois mois après les évènements de novembre dernier, je suis profondément préoccupé que des milliers de personnes se retrouvent une fois de plus en danger. Je suis particulièrement inquiet de l'aggravation des violences intercommunautaires et des allégations d'arrestations arbitraires. Les parties au conflit doivent épargner les civils, notamment les sites de déplacés internes, et veiller à ce que les organisations humanitaires puissent leur venir en aide », déclare dans un communiqué de presse Moustapha Soumaré, du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Les agences humanitaires bravent des conditions sécuritaires précaires pour apporter de l'assistance et évaluer les besoins. Mais la persistance des affrontements compromet la quasi-totalité des opérations humanitaires pouvant aider à répondre aux besoins les plus urgents, dont celui de la protection des civils. La communauté humanitaire réclame un accès sans entrave, appelant toutes les parties au conflit et en particulier les autorités congolaises à une implication active et efficace dans la protection des civils et des travailleurs humanitaires.

Le Nord-Kivu abrite plus de 799.000 de personnes déplacées, soit le tiers de la population déplacée interne de la RDC, estimée à 2,6 millions de personnes au 31 janvier 2013. Depuis les attaques ayant provoqué la chute temporaire de Goma en novembre dernier, les agences humanitaires œuvrent à mobiliser les fonds nécessaires à leurs opérations. La détérioration actuelle de la situation risque d'aggraver davantage ces difficultés de financement et exposer des personnes à des conditions de vie encore plus précaires, précise l'OCHA.