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L'ONU s'inquiète du sort de l'éléphant d'Afrique, menacé par le trafic d'ivoire

Un éléphant en République démocratique du Congo (RDC).
UNESCO
Un éléphant en République démocratique du Congo (RDC).

L'ONU s'inquiète du sort de l'éléphant d'Afrique, menacé par le trafic d'ivoire

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a rendu public mercredi un rapport faisant état d'incertitudes quant à l'avenir de l'éléphant d'Afrique, menacé par un braconnage croissant alimenté par la montée en flèche du commerce illicite d'ivoire.

Selon le rapport, le braconnage d'éléphants a doublé au cours de la dernière décennie pour répondre à une demande trois fois plus importante, mettant en danger l'espèce sur le continent.

« L'augmentation du nombre d'éléphants tués en Afrique et le commerce illicite d'espèces menacées met en danger les animaux sauvages et les moyens de subsistance des millions de personnes qui dépendent du tourisme », met en garde le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, dans un communiqué de presse.

Le rapport prévient que des réseaux criminels sont de plus en plus impliqués dans le trafic d'ivoire entre l'Afrique et l'Asie, où la demande est particulièrement élevée. Selon les données collectées par l'organe de surveillance de l'abattage des éléphants, qui dépend de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), près de 17.000 éléphants ont été tués en Afrique en 2011, et cela ne devrait guère s'améliorer en 2012.

« La CITES doit mobiliser autour de la lutte contre ce type de criminalité avec une énergie et une créativité renouvelées et en coopération avec les États où vivent cette espèce protégée, par lesquelles transitent les produits illicites tels que l'ivoire et ceux dans lesquels se trouvent la demande », a indiqué M. Steiner.

La survie des éléphants d'Afrique est également menacée par la disparition de l'habitat naturel de cet animal sous l'effet de l'activité humaine, en particulier l'agriculture et l'expansion démographique.

« Le rapport révèle qu'un financement approprié, le partage des connaissances et une sensibilisation de l'opinion publique dans les pays consommateurs, ainsi qu'une application rigoureuse de la loi doivent être réunis pour réduire le braconnage et le commerce illicite », a expliqué de son côté le Secrétaire général de la CITES, John Scanlon.

Le rapport recommande le renforcement des mesures d'application de la loi à tous les échelons de la chaîne d'approvisionnement, ainsi qu'une coopération accrue entre les pays d'origine et consommateurs, par l'intermédiaire de la CITES, de l'Office des Nations Unies pour la drogue et le crime (ONUDC), d'Interpol et de la Banque mondiale.