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Des législations plus vigoureuses pour lutter contre les violences à l'égard des femmes, plaide ONU Femmes

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Des législations plus vigoureuses pour lutter contre les violences à l'égard des femmes, plaide ONU Femmes

Des législations vigoureuses ont été identifiées mardi comme un instrument de lutte privilégié contre les violences sexuelles et domestiques par des parlementaires du monde entier qui participaient à une manifestation en marge de la session annuelle de la Commission de la condition de la femme.

« Les changements sur le plan législatif sont fondamentaux pour mettre fin aux épidémies de violence et c'est à vous, les représentants du peuple, que revient l'honneur de faire une différence réelle dans la vie des femmes et des filles », a déclaré à ses interlocuteurs la Directrice exécutive de l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes), Michelle Bachelet.

Selon ONU Femmes, jusqu'à 70% des femmes de certains pays subiront des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie. En outre, près de 140 millions de fillettes ont subi des mutilations génitales féminines tandis que des millions d'autres sont contraintes à des mariages forcés et à des trafics en tout genre.

Lors de la manifestation d'aujourd'hui, à laquelle a également participé le Président de l'Union interparlementaire internationale, Mme Bachelet a salué le fait que deux-tiers des pays s'étaient dotés des lois pénalisant les violences domestiques.

Selon elle, toutefois, le cadre actuel est loin d'être suffisant. « Tous les pays doivent se doter d'une législation qui pénalise toutes les formes de violences à l'encontre des femmes, où qu'elles soient commises », a-t-elle exhorté, ajoutant que « les parlements devaient identifier les fossés et améliorer les législations trop faibles. »

Elle a noté que des propositions pour le renforcement des lois contre les violences sexuelles avaient été présentées par un panel formé l'initiative du gouvernement de l'Inde, au lendemain du viol horrible et du décès d'une jeune femme et de l'indignation de l'opinion publique qui s'est ensuivi dans ce pays.

Ces nouvelles propositions permettront de combler les lacunes des dispositions de la loi actuelle, qui interdit les « atteintes à la pudeur d'une femme » sans spécifier les comportements inacceptables.

De son côté, la Ministre des droits des femmes de la France, qui donnait aujourd'hui une conférence de presse au Siège des Nations Unies, a déclaré que son pays n'accepterait « plus aucune forme de relativisme culturel s'agissant de la protection des femmes ».

« Nous voulons mettre l'accent sur l'attachement de la France au caractère universel des droits des femmes, de tous les droits qui s'attachent à la personne humaine », a insisté Mme Vallaud-Belkacem, venue participer aux travaux de la Commission, dont le thème est cette année « la prévention et l'élimination de toutes les formes de violence à l'encontre des femmes et des filles ».

Le 20 mars prochain, a-t-elle annoncé, dans le cadre de la Journée internationale de la francophonie, Paris accueillera le premier Forum des femmes francophones, puis, les 3 et 4 juillet, la réunion ministérielle des 43 pays de l'Union pour la Méditerranée, consacrée au renforcement du rôle de la femme dans la société. À chaque fois, la question de la violence faite aux femmes sera au centre de l'ordre du jour, a promis la Ministre.

« Nous allons lancer une diplomatie active sur les droits de la femme », a poursuivi Mme Vallaud-Belkacem qui a, par exemple, indiqué que la France demanderait que la prochaine résolution du Conseil de sécurité sur le Mali avalise la création de postes de conseillers pour la protection de la femme chargés d'accompagner les victimes de violence dans la dénonciation des faits.

Parmi les autres évènements de la journée se déroulant en marge de la Commission, figuraient une table ronde organisée par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) sur les violences sexuelles.