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Pillay condamne les attaques «aberrantes» perpétrées contre les albinos en Tanzanie

Une femme albino de Tanzanie qui a été violemment assaillie en raison des rumeurs qui courraient sur ses supposés pouvoirs magiques.
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Une femme albino de Tanzanie qui a été violemment assaillie en raison des rumeurs qui courraient sur ses supposés pouvoirs magiques.

Pillay condamne les attaques «aberrantes» perpétrées contre les albinos en Tanzanie

La Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, a exprimé mardi sa consternation devant la recrudescence des attaques perpétrées contre des albinos en Tanzanie, appelant les autorités à prendre des mesures vigoureuses contre ces actes criminels et pour combattre les stéréotypes, notamment celui selon lequel les albinos seraient des adeptes de la magie.

« Je condamne fermement ces meurtres odieux, commis dans des circonstances particulièrement horribles, marquées par le démembrement des victimes, notamment des enfants, alors qu'ils étaient toujours en vie », déclare Mme Pillay dans un communiqué de presse.

Depuis la fin du mois de janvier, quatre attaques ont été signalées, dont trois contre des enfants, le plus jeune d'entre eux étant âgés d'à peine sept mois.

Trois enquêtes sont en cours mais, selon le Bureau de Mme Pillay, les poursuites aboutissent rarement. Sur 72 meurtres d'albinos recensés en Tanzanie, cinq seulement ont abouti à des procès.

« J'exhorte les autorités tanzaniennes à renforcer la réponse face à de tels crimes et à redoubler d'efforts pour traduire les auteurs devant la justice », exhorte Mme Pillay en rappelant au gouvernement qu'il est responsable de la protection de tous ses citoyens.

Ces meurtres et mutilations sont le plus souvent liés à des questions de superstition et de sorcellerie. Certains pensent que la magie des albinos est plus forte lorsque les victimes crient pendant les amputations et c'est là la raison pour laquelle elles sont souvent pratiquées lorsque que la victime est toujours en vie.

« Ces crimes sont aberrants. Les albinos ont le droit de vivre, comme tout le monde, sans crainte d'être tués ou mutilés », a rappelé Mme Pillay. « Je suis profondément inquiète face à la discrimination et à l'exclusion sociale dont nombre d'entre eux sont victimes à cause de la couleur de leur peau, dans plusieurs pays, notamment la Tanzanie. »