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Des experts de l'ONU enjoignent les États-Unis à rétablir la loi contre la violence à l'égard des femmes

Le rapporteur spécial James Anaya. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le rapporteur spécial James Anaya. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Des experts de l'ONU enjoignent les États-Unis à rétablir la loi contre la violence à l'égard des femmes

Le Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, Rashida Manjoo, et son homologue sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, ont exhorté mardi les États-Unis à rétablir la loi contre la violence à l'égard des femmes (VAWA). Leur appel fait suite à l'approbation par le sénat américain d'un projet de loi bipartisan pour autoriser de nouveau et renforcer ce texte, actuellement examiné par la Chambre des représentants.

« Depuis qu'elle a été adoptée en 1994, cette loi a joué un rôle crucial en donnant des directives aux états et autorités locales et en facilitant une réponse adéquate dans les cas de violence contre les femmes », a expliqué Mme Manjoo. « Elle a permis d'augmenter de manière conséquente les fonds destinés à la lutte contre les violences domestiques et, à chaque ré-autorisation, d'inclure des groupes historiquement négligés. »

La nouvelle loi comprend des avancées notables, notamment dans la réponse que devra apporter le système judiciaire américain aux crimes de harcèlement sexuel et aux homicides découlant des violences domestiques. Elle couvre également la protection des Indiens américains et des autochtones de l'Alaska, ainsi que des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres et des immigrants et de leurs enfants.

« Au lendemain de ma visite aux États-Unis en 2011, j'avais salué les mesures législatives et politiques positives prises au plus haut niveau de l'exécutif pour lutter contre la violence contre les femmes», a ajouté Mme Manjoo.

De son côté, le Rapporteur spécial Anaya avait exprimé, au lendemain de sa propre mission aux États-Unis en 2012, sa préoccupation devant les informations faisant état de cas de violence contre les femmes autochtones par des individus extérieurs à leur communauté, ceux-ci n'étant pas assujettis à des poursuites judiciaires par les tribunaux indiens en raison de leur non-appartenance à la communauté.

« Le Congrès devrait agir rapidement pour présenter des réformes clefs sur la loi contre les violences à l'égard des femmes qui permettraient de renforcer les capacités des tribus autochtones à ouvrir des poursuites judiciaires contre les responsables de violences contre les femmes issues de ces communautés »

« Nous aimerions réitérer l'importance d'autoriser de nouveau la loi afin de s'appuyer sur les réalisations qu'elles a permises et continuer de se battre pour des réponses plus adéquates de la part des autorités pour fournir la protection nécessaire aux victimes et veiller à ce que les auteurs d'actes de violence à l'égard des femmes soient tenus pour pénalement responsables », ont insisté les deux experts.