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Afghanistan : la baisse du nombre de victimes ternie par la hausse des attaques ciblant les femmes et les filles

Des Afghanes négocient avec un chauffeur dans la ville d'Herat.
MANUA/Fraidoon Poya
Des Afghanes négocient avec un chauffeur dans la ville d'Herat.

Afghanistan : la baisse du nombre de victimes ternie par la hausse des attaques ciblant les femmes et les filles

Le nombre de victimes civiles du conflit armé en Afghanistan a baissé en 2012 pour la première fois depuis 2007, a annoncé mardi la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), qui fait état d'une chute de 12% par rapport à 2011.

La MANUA dénombre 7.559 victimes civiles du conflit en 2012, dont 2.757 morts et 4.805 blessés. Environ 81% des cas sont attribués aux éléments anti-gouvernementaux, 8% aux forces progouvernementales et 11% n'ont pas pu être attribués.

« La baisse du nombre de victimes civils documentés par la MANUA en 2012 est une bonne nouvelle », s'est félicité le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afghanistan, Jan Kubis, dans un communiqué de presse, soulignant cependant que le coût humain du conflit reste à un niveau « inacceptable ».

Selon le rapport, la baisse est due à quatre facteurs principaux : moins de combats au sol, un recul du nombre d'attentats-suicides, la réduction du nombre d'attaques aériennes et les mesures prises par les forces progouvernementales pour limiter les atteintes aux civils.

Rédigé conjointement par la MANUA et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), le rapport relève toutefois une augmentation de 20% du nombre de victimes féminines du conflit.

« Le fait que la majorité des Afghanes tuées ou blessées l'ont été alors qu'elles se livraient à leurs activités quotidiennes est une réalité tragique », précise la Directrice des droits de l'homme au sein de la MANUA, Georgette Gagnon.

La Mission s'efforce de minimiser l'impact du conflit armé sur les civils, notamment en effectuant un suivi indépendant et impartial des incidents avec des morts ou des blessés civils, en sensibilisant les parties prenantes pour renforcer la protection des civils, et en promouvant les droits de l'homme et le droit international humanitaire.

Lors de la présentation du rapport à Kaboul, M. Kubis a mis en garde contre l'utilisation par les insurgés de mines antipersonnel « qui touchent les civils sans distinctions », soulignant que cela pourrait constituer un crime de guerre. « Les responsables seront tenus responsables à l'avenir », a-t-il promis.