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La FAO appelle à placer la sécurité alimentaire et la nutrition au cœur de l'agenda de développement post-2015

Margerita, une agricultrice sud-soudanaise, plantent les semences en vue de sa récolte de maïs de l'année prochaine.
FAO/Jean Di Marino
Margerita, une agricultrice sud-soudanaise, plantent les semences en vue de sa récolte de maïs de l'année prochaine.

La FAO appelle à placer la sécurité alimentaire et la nutrition au cœur de l'agenda de développement post-2015

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé mercredi un appel à toutes les parties concernées pour mettre la sécurité alimentaire et la nutrition au cœur des efforts de développement futurs, encourageant la communauté internationale à fixer les nouveaux objectifs de développement durable post-2015.

Lors de consultations sur le thème Faim, sécurité alimentaire et nutrition dans l'agenda de développement de l'après 2015, il a été souligné que la sécurité alimentaire et la nutrition sont les clés de voûte du progrès sur d'autres fronts en matière de développement, notamment l'emploi, l'éducation, l'environnement et la santé.

Les participants ont souligné que les objectifs de développement durable devraient compléter les efforts d'éradication de la pauvreté dès lors qu'il est question de sécurité alimentaire et de nutrition. Il faudrait, d'autre part, fixer de nouveaux objectifs de développement non seulement pour les pays en développement mais aussi pour la communauté mondiale dans son ensemble.

À titre d'exemple, des objectifs universels sur l'élimination de la malnutrition sous toutes ses formes – sous-alimentation, mais aussi obésité –devraient être établis, aussi bien pour les pays riches que pour les pays pauvres, ont conclu les participants.

« Dans le prolongement du défi Faim Zéro lancé par le Secrétaire général de l'ONU, et en collaboration étroite avec nos partenaires, nous devrions nous atteler à rien de moins que l'éradication de la faim, de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition », a lancé le Directeur générale de la FAO, José Graziano da Silva, aux 180 participants.

Rappelons que le Conseil exécutif de la FAO a fixé, en décembre 2012, l'éradication de la faim comme objectif principal de l'Organisation.

La lutte contre la faim fait partie intégrante du premier des huit Objectifs du Millénaire pour le développement, qui consiste à réduire de moitié, d'ici à 2015, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde.

M. Carlos Serè, du FIDA, a souligné que « les investissements dans le développement durable des zones rurales et dans la croissance rurale inclusive », avec un accent particulier sur les petites exploitations agricoles, étaient déterminants à la fois pour la sécurité alimentaire mondiale et pour l'agenda de l'après 2015 dans son ensemble.

Un large consensus s'est dégagé aujourd'hui autour de la nécessité d'inclure la nutrition dans l'agenda de développement de l'après 2015, alors qu'elle a été pratiquement ignorée dans le processus des OMD. Les différentes dimensions de la sous-alimentation et les problèmes de plus en plus diffus de l'obésité et des maladies non transmissibles devraient également être traités.

Les participants aux consultations ont par ailleurs souligné que les disponibilités alimentaires devraient rester en phase avec la croissance rapide prévue de la demande mondiale, notamment grâce à la pêche, aux forêts et à l'élevage. Une partie de la réponse réside, selon eux, dans l'augmentation continue de la productivité mais de manière durable, équitable et résistante aux chocs. Il conviendrait aussi de réduire les pertes et déchets alimentaires au sein des systèmes de production et de consommation.

Toujours selon les participants, il ne faut surtout pas négliger l'investissement responsable dans l'agriculture, notamment pour rendre la production agricole plus résistante aux chocs climatiques, économiques et politiques. Quant au soutien au secteur agricole, il devrait cibler davantage les petits producteurs, ont préconisé les participants.