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Le Conseil de sécurité et le Secrétaire général condamnent l'essai nucléaire auquel a procédé la Corée du Nord

L’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires a signalé un « évènement sismique inhabituel » en RPDC. Ci-dessus, les emplacements des essais nucléaires auxquels a procédé ce pays en 2006, 2009 et 2013. Credit : CTBTO
L’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires a signalé un « évènement sismique inhabituel » en RPDC. Ci-dessus, les emplacements des essais nucléaires auxquels a procédé ce pays en 2006, 2009 et 2013. Credit : CTBTO

Le Conseil de sécurité et le Secrétaire général condamnent l'essai nucléaire auquel a procédé la Corée du Nord

Le Conseil de sécurité et des responsables de l'ONU ont fermement condamné l'essai nucléaire auquel la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a procédé hier dans la nuit, soulignant qu'il constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales.

À l'issue de consultations à huis clos, le Conseil a affirmé ce matin que l'essai était une « violation grave » de ses résolutions pertinentes.

« Conformément à son engagement en ce domaine et compte-tenu de la gravité de cette violation, les membres du Conseil de sécurité commenceront immédiatement de travailler à des mesures appropriées sous la forme d'une résolution », a annoncé à la presse Kim Sung-hwan, le Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, pays qui préside le Conseil ce mois-ci.

Dans une

déclaration communiquée par son porte-parole, le Secrétaire général a jugé « déplorable » l'action de Pyongyang, exprimant sa préoccupation quant à l'impact qu'elle pourrait avoir sur la stabilité régionale.

M. Ban a réitéré ce matin ses critiques à l'ouverture d'une réunion du Conseil sur la protection des civils dans les conflits armés. « Je condamne fermement l'acte dangereux de Pyongyang, qui démontre son mépris complet vis-à-vis des appels répétés de la communauté internationale à s'abstenir de nouvelles provocations. Ce test est une violation flagrante et claire des résolutions pertinentes de ce Conseil. »

M. Ban a regretté que les appels qu'il a lancés de manière répétée au nouveau leadership nord-coréen afin qu'il renonce à ses armes nucléaires et s'efforce d'atténuer les tensions au travers du dialogue politique et de mesures de renforcement de la confiance avec ses voisins et le reste de la communauté internationale se soient heurtés à une « sourde oreille ».

« Il est déplorable que Pyongyang ait choisi de cultiver une attitude de défi », a-t-il ajouté, exhortant le Conseil de sécurité à agir et à s'exprimer dans l'unité.

D'après les médias, qui citent l'Agence centrale de presse coréenne, le gouvernement nord-coréen s'est livré à ce troisième essai dans la nuit de mardi.

Cet essai constitue une violation des sanctions imposées à la RPDC par le Conseil de sécurité à la suite des deux précédents que ce pays avait effectués en 2006 et 2009, notamment une interdiction de l'importation de technologies nucléaires et balistiques.

Les sanctions ont été renforcées le mois dernier par une décision unanime du Conseil après le lancement, en décembre 2012 par le régime nord-coréen, d'une fusée de longue portée Unha-3. Des débris étaient retombés dans l'océan au large de la péninsule coréenne, dans la mer de Chine orientale et dans les eaux des Philippines.

De son côté, l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) a confirmé mardi que ses stations de surveillance avaient détecté « un évènement de nature sismique inhabituel » dont les caractéristiques et la localisation rappellent les essais nucléaires auxquels la RPDC avait procédé en 2006 et 2009.

Le Secrétaire exécutif de l'OTICE, Tibor Toth, a indiqué dans une déclaration que, « s'il était confirmé, cet essai nucléaire constituerait une menace claire à la paix et à la sécurité internationales. »

Se joignant aux condamnations, le Directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dit qu'il s'agissait là d'un acte « regrettable », « en violation claire des décisions du Conseil de sécurité ».

Yukiya Amano a exhorté la RPDC à mettre en œuvre toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et du Conseil des Gouverneurs de l'AIEA, réitérant la nécessité pour l'AIEA de pouvoir reprendre ses activités de vérification nucléaire dans le pays dès qu'un accord politique aura été conclu.