Sous-financé, le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme en appelle à la générosité des donateurs
« Notre budget pour 2013 a déjà été amputé de 12% – soit 17 millions de dollars », a précisé la Haute Commissaire Navi Pillay, qui présentait à Genève un appel afin de financer cet organe confronté à une pénurie de fonds depuis trois ans.
« Par conséquent, 46 postes ont du être supprimés ou gelés, une décision qui amoindrira considérablement notre capacité relever les défis qui se posent à l'heure actuelle, tels que la discrimination, les changements climatiques, les questions relatives à la pandémie du VIH/sida, la protection des militants des droits de l'homme ou encore le soutien à divers organes des droits de l'homme. »
Mme Pillay a exhorté les donateurs à garder à l'esprit l'importance d'investir durablement dans les droits humains, soulignant que son Bureau serait en mesure de donner une suite favorable à davantage de requêtes.
« Nous prenons des décisions stratégiques, de long terme, pour travailler dans des pays et sur des questions qui ne feront pas la une des journaux, mais pour lesquelles nous espérons obtenir des résultats concrets, notamment en veillant à ce que des problèmes spécifiques ne dégénèrent pas en crises majeures. »
« Il y a un paradoxe perturbant à constater que lever des fonds pour répondre à des situations de crise semble plus facile que lever des fonds pour empêcher ces mêmes crises d'éclater », s'est étonné la Haut Commissaire. « Imaginez les souffrances, destructions et pertes de vie qui auraient pu être épargnées si nous avions été en mesure de prévenir ou d'atténuer certaines des crises qui font rage dans le monde aujourd'hui. »
Cette année marque le 20ème anniversaire de la création du Haut Commissariat aux droits de l'homme, qui constitue le point focal de toutes les activités onusiennes en matière de droits de l'homme, dont il surveille le plein respect au regard des traités et autres instruments juridiquement contraignants qui forment le socle du droit international pertinent.
Dans l'appel qu'elle a lancé jeudi, Mme Pillay a souligné la nécessité pour les gouvernements d'intégrer les principes fondamentaux des droits de l'homme dans les plans nationaux de développement et d'établir des mécanismes de reddition de comptes et de justice transitionnelle pleinement opérationnels.
Elle a également exhorté la communauté internationale à s'engager plus concrètement auprès des organes de traité, expliquant qu'un tel soutien permettrait aux politiques et aux lois conformes aux normes internationales, ainsi qu'aux institutions indépendantes nationales, de gagner en autorité et en légitimité.