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Alors que les pourparlers progressent au Darfour, l'ONU insiste sur la primauté du processus de paix

Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Edmond Mulet.
ONU/Evan Schneider
Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Edmond Mulet.

Alors que les pourparlers progressent au Darfour, l'ONU insiste sur la primauté du processus de paix

Alors qu'un accord pour la négociation d'une paix globale a été conclue entre le gouvernement soudanais et l'une des principales factions rebelles basées au Darfour, la communauté internationale doit continuer d'engager toutes les parties prenantes dans la résolution du conflit, a affirmé jeudi un haut fonctionnaire des Nations Unies devant le Conseil de sécurité.

« Il est maintenant impératif que les parties, y compris tous les mouvements armés et le gouvernement du Soudan, cessent les hostilités et s'engagent à régler leurs différends par le biais d'un dialogue pacifique », a plaidé le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Edmond Mulet, dans le cadre de sa présentation aux quinze membres du Conseil du dernier rapport en date du Secrétaire général sur l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), connu sous le nom de MINUAD.

M. Mulet s'est félicité du succès des négociations, entamées le 20 janvier, entre le gouvernement du Soudan et le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE), sous les auspices de la Médiatrice conjointe par intérim, Aichatou Souleymane Mindaoudou, et du Qatar.

Ces négociations se sont traduites par la signature, hier, d'un « agenda-cadre » en vue de l'adoption du Document de Doha pour la paix au Darfour, qui fournit la base d'un cessez-le-feu permanent et d'un accord global de paix pour mettre fin aux hostilités ayant débuté au Darfour il y a une dizaine d'années entre, d'un côté, les forces gouvernementales et les milices qui leur sont alliées et, de l'autre, les groupes rebelles.

Le MJE est le second groupe rebelle à adhérer au Document de Doha, après le Mouvement pour la libération et la justice l'an dernier. En coopération avec le gouvernement du Qatar, la MINUAD, qui s'est largement investie dans les efforts de médiation visant à résoudre le conflit au Darfour, a récemment invité une délégation du JEM à prendre part à un atelier sur les techniques de négociation.

Le numéro 2 du maintien de la paix à l'ONU s'est par ailleurs félicité de l'inauguration, la semaine dernière, du Conseil de l'Autorité régionale au Darfour, qui sera chargé d'évaluer la performance de l'Autorité, d'assumer sa bonne gestion et d'examiner les lois qui ont trait aux compétences de l'Autorité.

Au cours de cette inauguration, des responsables gouvernementaux soudanais ont réitéré l'engagement de Khartoum en faveur du processus de paix, annonçant aussi une allocation parlementaire d'un montant d'environ 181 millions de dollars destinée à soutenir les activités pertinentes.

En outre, en décembre 2012, le Président soudanais, Omar Al-Bachir, a publié un décret établissant un comité qui examinera les conditions dans lesquelles opèrent les organisations humanitaires présentes au Soudan. La MINUAD et les partenaires humanitaires attendent cependant des améliorations concrètes en matière d'accès aux populations en détresse, a fait observer M. Mulet.

Ce dernier a également exprimé sa profonde préoccupation devant la recrudescence des hostilités entre le gouvernement et certains mouvements armés, ainsi que des violences intercommunautaires dans certaines régions du Darfour.

Le Sous-Secrétaire général a notamment fait état d'une embuscade tendue aux forces gouvernementales par une faction de l'Armée de libération soudanaise, suivie de combats jusqu'à début janvier, près de la zone de Guldo, marqués par des bombardements de l'armée soudanaise.

Enfin, début janvier, des échauffourées ont éclaté à Jebel Amer, dans le Nord Darfour, entre les tribus Beni Hussein et Aballa, qui se disputent l'exploitation d'un gisement aurifère, faisant plusieurs victimes et des dizaines de milliers de déplacés.

Les conditions de sécurité se sont également détériorées dans d'autres secteurs au cours des trois derniers mois, a relevé M. Mulet, qui a indiqué que la MINUAD avait par conséquent renforcé ses mesures de protection des civils.