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Syrie : Pillay et Amos préviennent que les civils sont systématiquement la cible de violences

La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, s'éadresse à la presse sur la situation en Syrie.
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La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, s'éadresse à la presse sur la situation en Syrie.

Syrie : Pillay et Amos préviennent que les civils sont systématiquement la cible de violences

La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, et la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, ont prévenu vendredi que la poursuite des violences en Syrie continue d'avoir un impact sur la situation des droits de l'homme dans ce pays et y rend l'assistance humanitaire de plus en plus difficile.

À la sortie d'une réunion du Conseil de sécurité où les deux femmes ont rendu compte de la situation en Syrie, Mme Amos s'est déclarée particulièrement préoccupée par « le caractère aveugle de la violence qui se poursuit et le nombre accru de cas de violences sexuelles à l'encontre des femmes ».

Des conditions hivernales très rudes affectent également les milliers de personnes qui vivent dans des tentes privées d'accès à de la nourriture en quantité suffisante, à des soins et des équipements médicaux, a-t-elle expliqué aux journalistes au Siège de l'ONU, à New York.

Selon l'ONU, quatre millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire en Syrie, dont près de la moitié sont des personnes déplacées. À cela s'ajoutent près de 650.000 réfugiés syriens dans les pays voisins, en Afrique du Nord et en Europe.

« Notre réponse humanitaire s'améliore, mais il reste des millions de personnes que nous ne pouvons pas aider », a regretté Mme Amos en ajoutant que cela était du à la fois à un manque d'accès et de fonds.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu fournir une assistance alimentaire à 1,2 million de personnes au mois de décembre, mais a du réduire depuis le nombre de rations en raison de l'insuffisance des fonds disponibles.

« Nous avons besoin de toute urgence de fonds et de renforcer notre capacité et c'est pour cela que j'ai demandé aux autorités syriennes d'identifier des organisations internationales qui peuvent soutenir nos efforts », a indiqué Mme Amos.

Lors de la réunion au Conseil, Mme Amos a fait appel aux membres du Conseil qui ont une influence sur la situation en Syrie pour qu'ils relaient le message selon lequel l'assistance humanitaire continuera d'être neutre et impartiale et qu'il est nécessaire de pouvoir accéder à tous ceux qui ont besoin d'aide sur la totalité du territoire syrien.

« La situation sur le terrain est difficile et tendue. Nous continuerons d'entretenir des relations avec les groupes d'opposition et avec le gouvernement concernant la question d'accès et je voudrais que les membres du Conseil de sécurité en fasse de même », a-t-elle affirmé.

De son côté Mme Pillay a exprimé sa profonde préoccupation devant le nombre élevé de morts, qui dépasse désormais 60.000, et celui de violations des droits de l'homme commises aussi bien par le gouvernement que les forces d'opposition.

« Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Soixante mille n'est pas un nombre qui peut être pris à la légère. Alors que les souffrances des victimes se poursuivent, je reste profondément préoccupée par l'absence d'actions visant à remédier à la situation », a indiqué Mme Pillay aux journalistes.

Selon la Haut Commissaire, le taux de mortalité n'a cessé d'augmenter depuis son dernier rapport au Conseil de sécurité, passant de 1.000 à 5.000 morts, et que le conflit a beaucoup changé depuis le début des hostilités.

« À l'époque, c'était les forces de sécurité du gouvernement qui s'en prenaient à des manifestants pacifiques », a rappelé Mme Pillay, qui a demandé à plusieurs reprises au Conseil de sécurité de renvoyer la situation en Syrie devant la Cour pénale internationale (CPI) afin que celle-ci ouvre une enquête sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le contexte de la crise.