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RDC : l'ONU demande 30,5 millions de dollars pour financer l'assistance humanitaire au Nord-Kivu

Des femmes à Kitchanga, dans l'est de la RDC, lavent des vêtements dans une source d'eau aussi utilisée pour boire et cuisiner (archives). Photo OCHA/Imane Cherif
Des femmes à Kitchanga, dans l'est de la RDC, lavent des vêtements dans une source d'eau aussi utilisée pour boire et cuisiner (archives). Photo OCHA/Imane Cherif

RDC : l'ONU demande 30,5 millions de dollars pour financer l'assistance humanitaire au Nord-Kivu

Le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) et ses partenaires demandent 30, 5 millions de dollars pour couvrir, au cours des six prochains mois, les besoins humanitaires de 590.000 personnes dans la province du Nord-Kivu, située dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) et ses partenaires ont demandé jeudi 30, 5 millions de dollars pour couvrir les besoins humanitaires de 590.000 personnes au cours des prochains six mois dans la province du Nord-Kivu, situé dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

« Le Plan d'assistance au Nord-Kivu est notre réponse aux pertes et souffrances endurées par des milliers de personnes ces derniers mois. Nous voulons répondre immédiatement aux besoins les plus élémentaires des familles tout en restaurant leurs moyens de subsistance », a déclaré la Chef de l'OCHA en RDC, Barbara Shenstone.

Initié en décembre, ce plan fait partie d'un appel national, d'un montant de 892 millions de dollars, qui sera lancé dans quelques semaines à Kinshasa. Couvrant les besoins pour six mois, il répond aux besoins d'urgence et de réhabilitation à Goma et dans les territoires voisins de Mais Centre et Kitchanga, les plus touchés par la récente vague de violences.

La première phase vise à fournir une aide d'urgence pour tous les camps et sites de déplacés à travers des distributions générales d'aide, tout en favorisant les retours et l'évacuation des bâtiments publics. Les agences humanitaires fourniront par la suite une assistance aux populations de retour d'exil pour qu'elles reconstruisent leurs vies. Dans le cadre d'une troisième étape, elles étudieront les solutions pour fournir une assistance plus complète aux personnes déplacées qui ont décidé de ne pas prendre le chemin du retour.

Dans de nombreux camps et sites, l'eau potable se fait rare, ce qui a largement contribué à l'apparition de cas de choléra et d'autres maladies d'origine hydrique. La communauté humanitaire s'est donc trouvée contrainte de faire de la réhabilitation des infrastructures d'eau et d'assainissement une priorité, avec la réhabilitation des dispensaires et centres de santé et la reconstitution des stocks de médicaments pillés. Une poignée de cliniques mobiles est actuellement en service à Goma.

Les agences humanitaires estiment qu'au cours de prochains mois, environ 320.000 personnes auront besoin d'une aide sur le plan agricole. Plus de 13.000 enfants auront besoin d'une alimentation particulière pour lutter contre la malnutrition. Près de 300 écoles devront être réhabilitées, pendant que 240.000 enfants auront besoin de cours de rattrapage, de matériels scolaires ainsi que d'activités psychosociales et récréatives pour atténuer les récents traumatismes qu'ils ont subis.

Le plan d'assistance met également un accent sur la sécurité et la protection des civils, un domaine primordial pour la communauté humanitaire. Alors que les affrontements entre les combattants M23 et l'armée congolaise ont décliné, l'insécurité demeure, en raison de la circulation à grande échelle d'armes, de combats sporadiques entre les forces gouvernementales et d'autres milices armées, ainsi que des tensions intercommunautaires.

« Bien que la situation à Goma reste calme, de nouveaux déplacements ont lieu quotidiennement dans d'autres zones du Nord-Kivu, avec des milliers d'autres personnes en quête de sécurité dans la province voisine du Sud-Kivu. Nombreux sont ceux qui risquent de mourir, de se blesser ou d'être recrutés de force ou abusés, notamment les enfants», a prévenu la représentante de l'UNICEF en RDC, Barbara Beintein.

« Nous demandons à toutes les parties au conflit de protéger les civils et de respecter le droit international, afin que les humanitaires puissent avoir accès aux personnes touchées et leur prêter assistance », a-t-elle ajouté.

Le succès de ce plan dépend en grande partie d'un « climat sécuritaire sans violence et propice à la fourniture de l'aide», précise de son côté Barbara Shenstone, pour qui toute détérioration des conditions de sécurité porterait « un coup sérieux aux efforts humanitaires ».

Depuis avril 2012, près de 500.000 Congolais ont été déplacés par les menées du M23, dont 150.000 depuis la mi-novembre. Le Nord-Kivu accueille actuellement près de 914.000 personnes déplacées, la plus importante concentration de populations déplacées dans le pays.