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Le HCR s'inquiète du nombre record de réfugiés et migrants africains ayant traversé le golfe d'Aden en 2012

Des travailleurs humanitaires d'une organisation partenaire du HCR viennent en aide à des réfugiés qui viennent d'atteindre la rive du Yémen.
SHS/Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)
Des travailleurs humanitaires d'une organisation partenaire du HCR viennent en aide à des réfugiés qui viennent d'atteindre la rive du Yémen.

Le HCR s'inquiète du nombre record de réfugiés et migrants africains ayant traversé le golfe d'Aden en 2012

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a affirmé mardi qu'un nombre record de 107.500 réfugiés et migrants africains ont effectué la périlleuse traversée depuis la corne de l'Afrique vers le Yémen en 2012. C'est l'afflux le plus important vers le Yémen depuis 2006, année où le HCR a commencé à établir ces statistiques.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a affirmé mardi qu'un nombre record de 107.500 réfugiés et migrants africains ont effectué la périlleuse traversée depuis la corne de l'Afrique vers le Yémen en 2012. C'est l'afflux le plus important vers le Yémen depuis 2006, année où le HCR a commencé à établir ces statistiques.

« Huit arrivants sur 10 l'an dernier étaient des Éthiopiens, soit plus de 84.000 personnes, les autres des réfugiés somaliens. De nombreux migrants se servent du Yémen comme point de transit en route vers d'autres États du Golfe », a expliqué le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse donnée à Genève.

« Malgré des difficultés économiques et sécuritaires, le Yémen a continué de recevoir et d'accueillir un nombre tristement record de personnes ayant fui la corne de l'Afrique en quête de sécurité, de protection et de meilleures conditions économiques », a-t-il ajouté.

Tous les arrivants somaliens sont automatiquement reconnus en tant que réfugiés par les autorités yéménites. Le HCR mène des procédures de détermination du statut de réfugié pour les Éthiopiens et d'autres nationalités qui déposent une demande d'asile au Yémen.

« Au Yémen, nos équipes et nos partenaires yéménites effectuent des patrouilles quotidiennes sur les plages pour fournir une aide à tous les nouveaux arrivants dans les centres de réception et de transit stratégiquement localisés près des lieux d'arrivée », a affirmé M. Edwards.

« Cependant, des difficultés importantes sont rencontrées pour répondre aux différents risques en matière de protection auxquels les arrivants sont confrontés durant leur voyage et à leur arrivée au Yémen », a-t-il rappelé.

Les bateaux effectuant la traversée vers le Yémen sont souvent surpeuplés, bien au-delà de leurs capacités, et les passeurs, pour éviter les garde-côtes yéménites, forcent les passagers à sauter par-dessus bord, souvent loin des côtes. Les conséquences sont tragiques. Certains passagers épuisés n'ont pas la force de nager et se noient. Au moins 100 personnes se sont noyées ou ont été portées disparues dans le golfe d'Aden et dans la mer Rouge en 2012.

Les nouveaux arrivants sont également exposés à l'exploitation, aux violences et aux abus sexuels. La situation est particulièrement difficile le long de la côte de la mer Rouge, où un puissant réseau de passeurs et de trafiquants d'êtres humains limitent la capacité du HCR à accéder aux nouveaux arrivants. Les passeurs et trafiquants d'êtres humains attendent souvent sur le littoral de recevoir les nouveaux arrivants. Les trafiquants d'êtres humains ciblent principalement les ressortissants éthiopiens qui cherchent à rejoindre d'autres États du Golfe.

Le conflit et l'instabilité dans le nord et le sud du pays ont diminué la capacité des autorités yéménites à lutter contre le trafic d'êtres humains. En 2012, il y a eu une prolifération de la traite d'êtres humains et une hausse significative des cas signalés de violence et d'abus perpétrés contre les nouveaux arrivants. La présence accrue de criminels ainsi que de bandes armées et criminelles de passeurs et de trafiquants d'êtres humains est un risque supplémentaire pour notre personnel et celui des partenaires opérationnels.

« Les mouvements de migration mixte en hausse continue depuis la corne de l'Afrique sont un problème affectant la région au-delà du Yémen. Nous nous félicitons de la décision des autorités yéménites à Sanaa d'organiser une conférence régionale cette année avec le HCR dans le cadre d'efforts plus larges pour développer une stratégie visant à gérer l'afflux de la migration mixte, ainsi qu'à prévenir et réduire la traite d'êtres humains dans la région », a indiqué le porte-parole du HCR.