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La MONUSCO fait état d'une hausse préoccupante du nombre de déplacés au Nord-Kivu

Les collines fertiles du territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu.
IRIN/Lisa Clifford
Les collines fertiles du territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu.

La MONUSCO fait état d'une hausse préoccupante du nombre de déplacés au Nord-Kivu

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé vendredi qu'une mission dépêchée la semaine dernière à Masisi, au Nord-Kivu, avait conclu à une augmentation considérable du nombre de personnes déplacées sur ce territoire.

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé vendredi qu'une mission dépêchée du 26 au 31 décembre derniers à Masisi, au Nord-Kivu, avait conclu à une augmentation considérable du nombre de personnes déplacées sur ce territoire.

Les membres de cette Mission étaient chargés d'évaluer la situation sur les plans humanitaire et sécuritaire dans cette région, où la recrudescence des incidents liés aux tensions ethniques et aux activités de groupes armés a déclenché une crise grave ayant contraint au déplacement des milliers de personnes depuis septembre 2012.

« Actuellement, 20.700 personnes résident dans les quatre camps de Kilimani, Kalinga, Lushebere et Bihito, et 8.000 autres dans un camp supplémentaire du centre de Masisi, sans oublier un nombre significatif de déplacés hébergées par des familles d'accueil. Ces personnes sont généralement mal perçues de la population locale, qui les soupçonne d'abriter des groupes armés », indique la MONUSCO dans un communiqué de presse.

Depuis septembre, le centre de Masisi connaît un regain de tensions principalement liées aux différends entre, d'un côté, les groupes armés alliés aux Hutus et, de l'autre, ceux d'origine Hunde, que sont les Nyatura, l'Alliance patriotique pour un Congo libre et souverain (APCLS), les Forces démocratiques Congolaises (FDC), les Maï Maï Kikokota et les Maï Maï Rahiya Mutomboki. Les deux camps n'ont de cesse de se rejeter la responsabilité des violences.

Celles-ci ont atteint leur paroxysme entre le 3 et le 29 novembre derniers, avec des attaques perpétrées contre les groupements de Shoa, Buabo, Banyungu, Biiri et Kihuma, qui ont fait plus de 40 morts. D'autres incidents moins graves ont été enregistrés depuis cette date, dont une attaque à Buhangana, le 30 décembre, commise par les Nyatura.

Les conclusions de la mission de la MONUSCO sont accablantes : l'augmentation significative des violences interethniques a provoqué une grave crise humanitaire et déplacé des personnes supplémentaires, qui viennent engorger des camps où se pose déjà un grave problème de surpopulation.

Combinées à l'état déplorable des routes, les violences compliquent l'accès aux déplacés. Ce n'est que le 30 décembre dernier qu'une première distribution de vivres a pu être effectuée, après l'arrivée de convois qui ont mis deux semaines à atteindre la région.

La MONUSCO, seule structure sécuritaire encore active dans ces secteurs isolés, a promis d'y renforcer sa présence. C'est souvent devant ses locaux que la population civile se réfugie en cas d'attaques.