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Le Conseil de sécurité autorise le déploiement d'une force internationale au Mali

Le Conseil de sécurité des Nations Unies en séance publique.
ONU/Rick Bajornas
Le Conseil de sécurité des Nations Unies en séance publique.

Le Conseil de sécurité autorise le déploiement d'une force internationale au Mali

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté jeudi, à l'unanimité, une résolution autorisant « pour une période initiale d'un an » le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), qui sera notamment chargée d'aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord du pays contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies – qui autorise le recours à la force – le Conseil de sécurité a autorisé jeudi, « pour une période initiale d'un an », le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), qui sera notamment chargée d'aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord su pays contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes.

Aux termes de cette résolution, présentée par la France et adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, le Conseil confie également à la MISMA la tâche d'aider à reconstituer la capacité des Forces de défense et de sécurité maliennes, en étroite coordination avec les autres partenaires internationaux, y compris l'Union européenne.

La MISMA devra « aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord de son territoire qui sont contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes et à réduire la menace posée par des organisations terroristes, y compris Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le MUJAO et les groupes extrémistes y affiliés, en prenant en même temps des mesures susceptibles de réduire les effets des opérations militaires sur la population civile. »

La situation dans le nord du Mali a continué de se détériorer au cours des deux derniers mois, avec la poursuite des violations flagrantes des droits de l'homme et de la destruction de sites culturels et historiques à Tombouctou. Plus de 412.000 personnes ont été contraintes de fuir la région et près de cinq millions au total ont été touchées par le conflit.

L'Union africaine, agissant en étroite coordination avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Secrétaire général et les autres organisations internationales et partenaires bilatéraux sont priés par le Conseil de sécurité de lui faire rapport « tous les 60 jours » sur le déploiement et les activités de la MISMA, « y compris avant le lancement de l'offensive dans le nord du pays ».

La résolution 2085 comporte également un volet politique appelant Bamako à ouvrir un « dialogue politique pour rétablir pleinement l'ordre constitutionnel », notamment en organisant des élections présidentielles et législatives avant avril 2013. Le Conseil demande à être informé des progrès accompli dans le déroulement de ce processus politique, y compris des négociations entre les autorités maliennes et l'ensemble des parties dans le nord du Mali ayant rompu tout lien avec les organisations terroristes.

Le Conseil tient en outre à être informé tous les deux mois de la formation « effective » des unités militaires et de police, qu'il s'agisse de celles de la MISMA ou de celles des forces maliennes, de l'état de préparation opérationnelle de la Mission et de l'efficacité de sa chaîne de commandement.

Le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général « de confirmer à l'avance que l'offensive prévue est à sa satisfaction ».

Il est enfin demandé aux États Membres, y compris à ceux de la région du Sahel, « de fournir des contingents à la MISMA pour lui donner les moyens de s'acquitter de son mandat et […] un appui coordonné, notamment sous la forme de formations militaires, de fourniture de matériel, de renseignement, d'appui logistique ».

Lors d'une réunion au Conseil de sécurité le 5 décembre dernier, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, avait indiqué qu'« une intervention militaire mûrement réfléchie et bien exécutée dans le nord ne devrait être lancée qu'en derniers recours contre des éléments terroristes et criminels et les activités de stabilisation dans les zones reconquises faire l'objet d'une planification. » Une telle intervention doit constituer un aiguillon pour le processus politique, qui doit rester la priorité au Mali, avait-il insisté.