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Les personnes déplacées dans l'est de la RDC toujours sous la menace des groupes armés rebelles, selon le HCR

Des femmes déplacées trient des haricots devant leurs abris du camp de Mugunga III, situé dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
HCR/F. Noy
Des femmes déplacées trient des haricots devant leurs abris du camp de Mugunga III, situé dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Les personnes déplacées dans l'est de la RDC toujours sous la menace des groupes armés rebelles, selon le HCR

La situation sécuritaire reste préoccupante dans le camp de personnes déplacées de Mugunga III, situé dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué mardi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Des soldats et des hommes armés non identifiés sont toujours présents dans et autour du camp au Nord-Kivu, ce qui continue d'inquiéter des milliers de résidents.

« La présence d'hommes armés à Mugunga III et dans d'autre sites de déplacés près de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, menace le caractère civil des camps, que toutes les parties au conflit ont été exhortées à respecter à plusieurs reprises. En outre, cela expose les déplacés à des risques de violence, en violation de leurs droits fondamentaux, y compris ceux à l'intégrité physique, à la sécurité et à la sûreté de la personne », a déclaré le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse donnée à Genève.

Le HCR, a-t-il précisé, a également lancé un appel d'urgence à tous les membres non autorisés issus de groupes militaires ou armés présents dans les camps et les sites de déplacés à quitter les lieux sur le champ.

Lors d'un incident tragique survenu récemment, quatre hommes armés sont entrés à Mugunga III pour y voler des articles de première nécessité, notamment des bâches en plastique, des vivres et de l'eau. Deux personnes ont été blessées par balles. Et dans la nuit du 9 au 10 décembre, des hommes armés ont pillé plusieurs maisons autour de Mugunga III, faisant trois blessés.

Ces attaques s'ajoutent à celles perpétrées durant la nuit du 1er au 2 décembre, lorsque des hommes armés ont pillé certaines zones du camp de Mugunga III et violé plusieurs femmes. D'après le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), près de 400 femmes et filles auraient été victimes de violences sexuelles au Nord-Kivu, lors des hostilités récentes entre le M23 et les Forces armées de la RDC (FARDC).

La situation sécuritaire autour de la ville de Goma reste difficile, avec les troupes gouvernementales, des combattants du M23 et d'autres groupes armés qui gravitent autour de la ville. Les tensions sont alimentées par l'incertitude quant à l'état d'avancement des pourparlers de paix en cours à Kampala, en Ouganda, entre les autorités congolaises et le M23, qui avait pris le contrôle de Goma à la fin novembre avant de s'en retirer 10 jours plus tard.

« Les parties au conflit actuel devraient prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger les civils contre les effets des hostilités armées », souligne de son côté Stefano Severe, le représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans la région.

Par ailleurs, d'autres combats dans le nord-est de la RDC ont causé l'exil d'environ 4.000 Congolais vers le Soudan du Sud, fuyant les opérations militaires visant à contenir des groupes rebelles armés non identifiés actifs dans cette région.

La plupart des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants en bas âge, ainsi que des enfants séparés de leur famille ou non accompagnés. La priorité du HCR est d'identifier ces enfants non accompagnés le plus rapidement possible afin d'assurer une protection aux personnes les plus à risque, et tout particulièrement les garçons adolescents.

« Alors que nous avons fourni de l'aide aux nouveaux arrivants, nous travaillons également avec les autorités sud-soudanaises pour transférer ces personnes vers un lieu plus sûr, suffisamment éloigné de la frontière, dans les trois ou quatre prochains jours », a expliqué Adrian Edwards du HCR.

Au Soudan du Sud, on compte déjà plus de 18.400 réfugiés originaires de la RDC.