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L'ONU souligne les atouts de la coopération entre missions de maintien de la paix

Des Casques bleus des Nations Unies en République démocratique du Congo.
MONUSCO
Des Casques bleus des Nations Unies en République démocratique du Congo.

L'ONU souligne les atouts de la coopération entre missions de maintien de la paix

Des responsables des Nations Unies ont souligné mercredi les atouts de la coopération entre opérations de maintien de la paix, notamment pour combler des lacunes en personnels ou en équipements, en particulier pendant les périodes d'insécurité ou électorales, ou lorsque se produisent des catastrophes naturelles.

S'il a reconnu qu'il n'existait pas de définition officielle de la coopération inter-missions, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a jugé « opportun d'explorer la possibilité de mettre en place un cadre léger et flexible relatif à une telle coopération, qui permettrait aux pays contributeurs de troupes, au pays hôte et au Conseil de sécurité, de la planifier à chaque fois que nécessaire ».

Prenant la parole dans le cadre d'un débat du Conseil, M. Ladsous a illustré son propos en rappelant qu'il y a 13 ans, « la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine (MINUBH) avait mis à disposition 27 membres de son personnel en uniforme pour appuyer le lancement de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).

Et plus récemment, « en 2012, plusieurs opérations ont mis à disposition des observateurs militaires en vue du lancement de la MISNUS en Syrie », a-t-il rappelé, en notant que dans ces deux cas, la mise à disposition du personnel en uniforme avait été faite avec le consentement préalable des pays fournisseurs de troupes concernés.

Mentionnant les facteurs qui ont rendu la coopération inter-missions plus en plus attrayante, le Secrétaire général adjoint a cité le manque récurrent de certains équipements critiques, tels les hélicoptères de transport militaires, les appels répétés de l'Assemblée générale et du Conseil en vue de l'établissement de synergies et des contraintes budgétaires qui font de la coopération inter-missions un outil pour une utilisation plus rationnelle de ressources de plus en plus limitées.

La Secrétaire générale adjointe à l'appui aux missions, Ameerah Haq, a abondé dans le sens de M. Ladsous, a toutefois souligné qu'il s'agissait d'une « roue de secours » : la coopération entre les missions ne peut en aucun cas être considérée comme une formule « magique » sur le long terme, a-t-elle dit.

Mais elle peut s'avérer particulièrement utile pour les réactions à court terme à une crise. Par exemple, les contrats conclus avec des transporteurs aériens pour le soutien aux opérations de maintien de la paix comportent une disposition permettant de faire appel à eux pour le soutien inter-missions.

Cela s'inscrit dans les efforts d'optimisation effectués par le Département de l'appui aux missions. Lors du séisme de 2010 en Haïti par exemple, des gros porteurs utilisés par la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ont pu être utilisés au profit de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Les avions affrétés par la MONUSCO ont, de nouveau, été mis à contribution en janvier dernier pour faire face à la crise en Côte d'Ivoire.

Cette souplesse est aussi illustrée dans des échanges de personnels civils, a indiqué Mme Haq. Elle a aussi expliqué que la coopération entre les missions déployées au Soudan avait permis d'apporter un soutien critique aux Casques bleus sur le terrain afin de contourner les obstacles mis à la délivrance rapide de visas par exemple.

« Le maintien de la paix ne doit pas être vu comme une constellation de missions indépendantes mais plutôt comme une action planétaire par laquelle l'ONU peut renforcer sa présence et apporter des gains en matière de synergie et d'efficacité pour le profit des missions et de son personnel », a ajouté la Secrétaire général adjointe.