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Les enfants représentent près d'un tiers des victimes de la traite dans le monde, révèle l'ONUDC

Le Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov.
ONU/Pierre Albouy
Le Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov.

Les enfants représentent près d'un tiers des victimes de la traite dans le monde, révèle l'ONUDC

D'après un tout nouveau rapport de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) publié mercredi, 27% des victimes de la traite entre 2007 et 2010 étaient des enfants, soit une hausse de 7% par rapport à la période précédente, qui courait de 2003 à 2006.

« La lutte contre la traite humaine doit être basée sur la protection et l'assistance aux victimes, une action vigoureuse des systèmes de justice pénale, une politique migratoire raisonnable et une règlementation stricte des marchés du travail », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUDC lors de la publication de ce document.

S'appuyant sur des données en provenance de 132 pays, le Rapport mondial 2012 sur la traite humaine révèle une augmentation du nombre de filles parmi les victimes. Celles-ci constituent désormais deux tiers des enfants victimes de la traite, soit 15 à 20% du nombre total des victimes, alors que les garçons représentent près de 10%.

L'ONUDC explique qu'il existe des différences considérables d'une région à l'autre. Si les enfants représentent 68% des victimes de la traite en Afrique et au Moyen-Orient, ceux-ci ne représentent que 39% en Asie du Sud, de l'Est et dans la région Pacifique, et 27% en Amérique, en Europe et en Asie centrale.

La grande majorité des victimes de la traite sont des femmes, entre 55 et 60% au niveau mondial. Cependant, la proportion de femmes et de filles avoisine les 75%, alors que les hommes comptent pour près de 15%. Il existe néanmoins, selon M. Fedotov, de nombreuses zones d'ombres qui planent sur ce crime et ne permettent pas de savoir avec certitude le nombre de victime et la proportion des différents groupes, même si les estimations de l'ONUDC font allusion à plusieurs millions de personnes.

Pour chacune des régions évoquées ci-dessus, les formes que prend la traite sont observées à l'intérieur même de leurs frontières et 27% des cas à l'intérieur des frontières d'un même pays. La seule exception est le Moyen Orient, où la majorité des victimes de la traite sont originaire d'Asie de l'Est et du Sud.

Le rapport indique que des victimes en provenance d'Asie de l'Est avaient été recensées dans plus de 60 pays, ce qui signifie qu'ils sont le groupe géographiquement le plus dispersé. L'Europe centrale et occidentale comptait le plus grand nombre de victimes originaires de nombreux pays différents.

L'ONUDC affirme dans son rapport que les formes d'exploitation varient considérablement de région en région. Dans les pays africains et asiatiques, la plupart des cas relèvent du travail forcé, alors que l'exploitation sexuelle est plus répandue en Europe et dans les Amériques. Le trafic d'organes existe dans 16 pays.

L'ONUDC indique aussi que 154 pays ont désormais ratifié le Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.

« Des progrès considérables ont été réalisés dans le domaine judiciaire, puisque 83% des pays disposent désormais d'une loi qui pénalise la traite des être humains, conformément au Protocole facultatif », ajoute l'ONUDC dans un communiqué de presse.