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L'ONU lance une nouvelle initiative visant à éradiquer le choléra en Haïti et en République dominicaine

Distribution de comprimés purificateurs d'eau en vue de prévenir l'apparition du choléra dans un camp de déplacés de Port-au-Prince, en Haïti.
ONU/MINUSTAH/Logan Abassi
Distribution de comprimés purificateurs d'eau en vue de prévenir l'apparition du choléra dans un camp de déplacés de Port-au-Prince, en Haïti.

L'ONU lance une nouvelle initiative visant à éradiquer le choléra en Haïti et en République dominicaine

Les Nations Unies ont annoncé mardi une nouvelle initiative en vue d'éradiquer le choléra d'Haïti et de la République dominicaine, les deux nations qui forment l'île d'Hispaniola.

« Cette initiative permettra de réaliser des investissements dans la prévention, le traitement et la sensibilisation et privilégiera une approche holistique pour mettre fin au défi posé par le choléra », s'est félicité le Secrétaire général Ban Ki-moon lors du lancement de l'initiative, au Siège des Nations Unies à New York.

L'objectif principal est d'élargir l'accès à l'eau potable et de renforcer les systèmes d'assainissements, mais nous sommes aussi déterminés à sauver des vies dès maintenant en distribuant un vaccin qui s'administre par voie orale ».

« Précisément parce que les stocks mondiaux de ce type de vaccin sont limités, nous accorderons la priorité aux secteurs à haut risques : agglomérations urbaines à forte densité de population et zones rurales éloignées des centres de soins de santé. « Au fur et à mesure que la production augmentera, l'effort de vaccination s'étendra à l'ensemble de l'île. »

Lancée en présence de responsables gouvernementaux des deux pays, cette nouvelle initiative se greffera sur une campagne déjà existante, l'Initiative pour l'éradication du choléra de l'île d'Hispaniola, qui avait été elle-même conjointement lancée il y a un an par les Présidents d'Haïti et de la République dominicaine.

Le choléra est une infection intestinale aiguë due à l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae. La durée d'incubation est courte, de moins d'un jour à cinq jours. Le bacille produit une entérotoxine qui provoque une diarrhée abondante, indolore pouvant aboutir rapidement à une déshydratation sévère et à la mort du sujet si un traitement n'est pas administré rapidement.

M. Ban a noté qu'en Haïti, la maladie avait déjà coûté la vie à plus de 7.750 personnes, infecté 620.000 autres et causé des souffrances incommensurables à un pays qui se relève à peine du séisme de grande magnitude de 2010, la plus grande catastrophe naturelle de l'hémisphère occidental. Dix mois plus tard, une épidémie de choléra éclatait au sein de la nation caribéenne.

Les Nations Unies et leurs partenaires ont réagi à cette situation de concert avec les autorités haïtiennes, en mettant l'accent sur l'eau potable et l'assainissement, mais aussi sur la sensibilisation, la logistique et les systèmes d'alerte rapide.

« Haïti a vu une baisse spectaculaire des taux d'infection et de mortalité. Mais cette crise n'est pas de court terme. Éliminer le choléra d'Haïti exigera une coopération soutenue et durable de la communauté internationale. »

Le chef de l'ONU a indiqué que les ressources consenties seraient déterminantes, alors qu'Haïti a besoin de près de 500 millions de dollars pour financer son plan national de lutte contre la maladie sur les deux prochaines années.

Notant que les appels humanitaires pertinents n'étaient actuellement financés qu'à moins de la moitié de leurs montants, M. Ban a déclaré qu'il saisira toutes les opportunités pour mobiliser des ressources additionnelles.

« Aujourd'hui, je suis heureux d'annoncer que 215 millions de dollars issus de fonds de donateurs bilatéraux et multilatéraux seront utilisés pour appuyer cette initiative. Je remercie la communauté des donateurs de cette générosité », a ajouté M. Ban.

Les Nations Unies débloqueront quant à elles 23,5 millions de dollars, qui viendront s'ajouter aux 118 millions que le système des Nations Unies a dépensé jusqu'à présent pour répondre à l'épidémie.

« Aujourd'hui, comme toujours, nous sommes en Haïti pour une seule raison : pour aider le peuple haïtien à faire de leur grand pays ce qu'il est promis à être. Nous savons que l'élimination du choléra est possible, la science nous l'assure. Cela est arrivé dans des environnements difficiles de par le monde. Cela peut arriver et arrivera en Haïti », a affirmé le Secrétaire général.