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Navi Pillay demande à l'Iran de libérer l'avocate et militante des droits de l'homme Nasrin Sotoudeh

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. ONU Photo/ Jean-Marc Ferré
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. ONU Photo/ Jean-Marc Ferré

Navi Pillay demande à l'Iran de libérer l'avocate et militante des droits de l'homme Nasrin Sotoudeh

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a exhorté mardi le gouvernement iranien à libérer une avocat et militante des droits de l'homme, Nasrin Sotoudeh, en grève de la faim depuis dix semaines, alors que son état de santé se détériorerait gravement.

« La Haut Commissaire a exhorté le gouvernement iranien à relâcher M. Sotoudeh dans les meilleurs délais, ainsi que tous les activiste arrêtés et détenus pour avoir promu de manière pacifique le respect des droits humains en Iran », a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'une conférence de presse donnée à Genève.

« Les droits à la liberté d'expression et d'opinion et au rassemblement pacifique sont des droits humains fondamentaux qui doivent être respectés et protégés », a-t-il rappelé. « Mme Sotoudeh a été arrêtée le 4 septembre 2010 et purge actuellement une peine de six ans de prison. Elle a également été déchue du barreau pour dix ans en raison de ses activités de défense des droits de l'homme.

Le 17 octobre, elle a entamé une grève de la faim afin de protester contre ses conditions de détention et contre l'interdiction de voyager imposée à son mari et à leur fille de 12 ans. Peu après, elle a été placée en cellule d'isolement et privée de visites familiales pendant plusieurs semaines.

Navi Pillay s'est déclarée extrêmement préoccupée du sort de Mme Sotoudeh. Alors que les autorités iraniennes prétendent qu'elle est en bonne santé, son mari, qui a été récemment autorisé à lui rendre visite, affirme qu'elle se trouve à un stade limite. « La Haut Commissaire exhorte le gouvernement iranien à réagir de toute urgence à la situation de Mme Sotoudeh en levant l'interdiction de voyager et toutes les autres sanctions imposées à sa famille, qui ne peuvent être justifiées au regard du droit international », a expliqué M. Colville.

Les mécanismes pertinents des Nations Unies en matière de droits de l'homme, parmi lesquels les organes de traité et les experts indépendants qui font rapport au Conseil des droits de l'homme au titre de « procédures spéciales », considèrent l'emprisonnement de Mme Sotoudeh comme arbitraire, y voyant une violation flagrante des dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel est partie l'Iran.

D'autres activistes et leurs familles se sont vus également imposés des contraintes similaires, reflets d'une tendance de plus en plus préoccupante qui juguler à limiter la liberté d'expression, d'opinion et d'association en Iran, a déploré M. Colville.

« La Haut Commissaire est préoccupée que les membres des familles de militants des droits de l'homme et des avocats soient souvent pris pour cible par les autorités iraniennes », a-t-il ajouté. Il a cité le cas de Massumeh Dehghan, la femme de l'avocat et défenseur des droits de l'homme d'Abdolfattah Soltani, actuellement emprisonné, qui vient d'être condamné à un an de prison et à cinq ans d'interdiction de voyager à l'étranger alors qu'elle devait recevoir, au nom de son mari, le Prix international des droits de l'homme Nuremberg.