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Sur fond de tensions régionales, l'impasse politique en Iraq préoccupe le Représentant spécial Kobler

Le Représentant spécial du Secrétaire général en Iraq, Martin Kobler, au Conseil de sécurité.
ONU/Paulo Filgueiras
Le Représentant spécial du Secrétaire général en Iraq, Martin Kobler, au Conseil de sécurité.

Sur fond de tensions régionales, l'impasse politique en Iraq préoccupe le Représentant spécial Kobler

Les relations entre les dirigeants politiques iraquiens ont continué d'être tendues au cours de l'année écoulée, a expliqué jeudi au Conseil de sécurité le Représentant spécial du Secrétaire général en Iraq, citant le fossé entre Arabes et Kurdes dans le pays, sur fonds de tensions régionales.

Au nombre de facteurs qui expliquent le manque de confiance entre les deux communautés, Martin Kobler a mentionné la question du partage du pouvoir et de la sécurité, ainsi que les relations tendues entre le gouvernement central et la région du Kurdistan. Il a déploré l'échec d'une adoption d'une série de réformes politiques qui avaient été engagées pour sortir de l'impasse ait échoué.

Le Représentant spécial a ensuite indiqué que des dizaines de membres du personnel de sécurité et de civils iraquiens, y compris des pèlerins, avaient été tués à Bagdad, Kirkouk, Kerbala et Falluja au cours des derniers jours, signe d'une insécurité persistante.

« Les extrémistes exploitent les divergences entre dirigeants politiques iraquiens pour fomenter des tensions ethniques et sectaires dans le pays», a-t-il mis en garde, en rappelant que les mois d'août et de septembre avaient été les plus meurtriers de ces deux dernières années.

C'est pourquoi le Représentant spécial a invité tous les responsables politiques à ne pas faire le jeu des extrémistes et à surmonter leurs divergences par le seul moyen du dialogue : « L'impasse politique, […], accroît également la vulnérabilité du pays sur une scène régionale marquée par une dangereuse instabilité», a affirmé le Représentant spécial.

« L'intensification du conflit en République arabe syrienne continue d'avoir de graves répercussions en Iraq », a ainsi expliqué M. Kobler, qui a pointé du doigt les risques « sérieux » d'un débordement de la violence, alors qu'on comptait, au 26 novembre, 58. 883 réfugiés syriens dans le pays. S'y ajoutant de nouvelles tensions avec la Turquie, également en raison de la crise syrienne, a-t-il précisé.

Le Représentant spécial a ensuite passé en revue les efforts déployés par la MANUI, notamment dans la sélection du nouveau Conseil des commissaires de la Haute Commission électorale indépendante, phase cruciale pour les élections des conseils des gouvernorats du 20 avril 2013 et des élections législatives de 2014. « Ces élections doivent se tenir de manière crédible », a-t-il rappelé, avant de déplorer l'absence d'un accord sur la tenue d'élections dans le gouvernorat de Kirkouk.

Abordant la question du camp Nouvel Iraq, anciennement camp Ashraf, M. Kobler a rappelé qu'il n'y restait plus que 100 résidents, 3.100 ayant été récemment transférés dans le camp Hurryia.

Rappelant la volonté du gouvernement iraquien de fermer le camp dans les prochains jours, M. Kobler a exhorté les résidents du camp Nouvel Iraq à s'engager dans un dialogue constructif avec les autorités et l'ONU afin que cette fermeture se fasse de manière pacifique et que l'accent soit mis sur les efforts de réinstallation dans les pays tiers.