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Ouragan Sandy : devant l'Assemblée générale, Ban fait un bilan des défis rencontrés et des leçons apprises

Le Secrétaire général Ban Ki-moon et le Président de l'Assemblée générale observent une minute de silence pour rendre hommage aux victimes de l'ouragan Sandy, le 8 novembre 2012.
ONU/Rick Bajornas
Le Secrétaire général Ban Ki-moon et le Président de l'Assemblée générale observent une minute de silence pour rendre hommage aux victimes de l'ouragan Sandy, le 8 novembre 2012.

Ouragan Sandy : devant l'Assemblée générale, Ban fait un bilan des défis rencontrés et des leçons apprises

Le Secrétaire général Ban Ki-moon a fait vendredi un exposé à l'Assemblée générale sur la manière dont l'Organisation avait géré le passage, le 28 octobre, de l'ouragan Sandy, qui a touché directement le Siège des Nations Unies à New York. Il a reconnu que des erreurs avaient été commises, et des leçons apprises, tout en réitérant son appel à lutter contre les changements climatiques.

« Les situations d'urgence posent des défis considérables et mettent à rude épreuve. Elles font ressortir ce qu'il y a de mieux chez tous ceux qui travaillent sans relâche dans ces circonstances », a déclaré M. Ban. « Mais les situations d'urgence peuvent aussi révéler des imperfections dans le fonctionnement et les manières d'y remédier. »

« Cela a été le cas au cours des deux dernières semaines. Les Nations Unies ont continué de fournir des services vitaux en dépit de perturbations majeures. En même temps, là où des erreurs ont été constatées, il y a des leçons à tirer. Nous sommes déterminés à travailler avec chacun d'entre vous pour apprendre et aller de l'avant. »

Cette séance informelle de l'Assemblée générale a été convoquée à la demande de son Président, Vuk Jeremic, afin de répondre aux préoccupations exprimées par de nombreux États Membres quant à la manière dont l'impact de l'ouragan sur le Secrétariat avait été géré.

Le passage de cet ouragan, et ses conséquences, à New York, où les Nations Unies sont installées, ont provoqué la fermeture du complexe pendant trois jours consécutifs, du 28 au 30 octobre, une situation sans précédent dans l'histoire de l'Organisation. Les vents violents et les inondations ont endommagé communications et infrastructures.

En dépit de l'impact de l'ouragan, le Secrétaire général a noté que les dégâts matériels sur le complexe de l'ONU avaient été relativement limités et qu'il n'y avait pas eu de membres de personnels blessés. Toutefois, nombre d'entre eux ont été affectés par des dégâts à leurs domiciles ou ont essuyé diverses avanies.

Les dégâts les plus conséquents infligés au Siège l'ont été au troisième sous-sol du Secrétariat, où les inondations ont mis hors-service le circuit de refroidissement et, par voie de conséquence, les serveurs informatiques. En outre, l'imprimerie et ses équipements ont été endommagés, y compris les imprimantes numériques louées par un service qui assure la publication de 95 à 99% de tous les documents officiels. La plupart des dépenses seront couverts par les assureurs qui procèdent en ce moment même à l'évaluation des dégâts.

M. Ban a tenu à souligner que les services fournis par l'ONU au niveau mondial ont continué de l'être sans la moindre interruption, grâce notamment au dévouement de personnels, qui ont travaillé sans relâche pendant les événements. Il a toutefois reconnu que davantage aurait du être fait pour tenir au courant les États Membres des Nations Unies, le personnel et plus généralement l'opinion publique, de l'évolution de la situation.

« Nous examinons de près ce qui a fonctionné et ce qui ne l'a pas dans le cadre de notre réponse et sommes déterminés à changer ce qui a pu poser problème », a assuré le Secrétaire général, « qu'il s'agisse de la gestion, de l'infrastructure, de la technologie, de soutien au personnels et de communication, qu'elle soit interne ou externe. »

Dans leurs interventions respectives, le Secrétaire général et le Président de l'Assemblée générale n'ont pas manqué de soulever la question des changements climatiques.

« Les conditions météorologiques extrêmes causées par le réchauffement planétaire ne sont qu'une des manifestations possibles des changements climatiques. C'est un problème très sérieux qui exige une coopération beaucoup plus rapprochée », a souligné M. Jeremic en ajoutant qu'il souhaitait que l'Assemblée soutienne pleinement le Secrétaire général et son équipe « dans le travail qu'ils effectuent pour surmonter les difficultés actuelles ».

De son côté, Ban Ki-moon a reconnu qu'il est difficile d'attribuer une tempête en particulier aux changements climatiques, ajoutant toutefois qu'il était clair « que la météo extrême due aux changements climatiques est devenue une nouvelle norme ».

« Ceci est une vérité qui dérange, mais c'est aussi une vérité dangereuse si nous l'admettons pas. Les meilleurs scientifiques du monde ont tiré la sonnette d'alarme depuis longtemps. Nous pouvons constater ce qui se passe sous nos yeux. Il n'est plus possible de prétendre le contraire et nous ne pouvons plus faire comme si de rien n'était. Il ne sert à rien d'espérer que le problème disparaisse de lui-même », a insisté M. Ban.

Il a rappelé que la communauté internationale est confrontée au défi urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de renforcer la résilience aux chocs climatiques encore plus importants à venir et de conclure un accord contraignant sur le climat d'ici 2015.

« Ce n'est pas seulement une contrainte, c'est aussi une occasion de mener le monde vers un avenir plus durable, de créer des emplois et des systèmes énergétiques viables, ainsi que d'autres bases de la prospérité et de la stabilité sur le long-terme », a souligné M. Ban.

« Voilà ce qui devrait être une des leçons tirées de l'ouragan Sandy. Consentons ensemble les investissements en faveur de notre avenir commun », a-t-il lancé en conclusion.