L'actualité mondiale Un regard humain

Le chef de l'UNRWA, partisan d'une « solution juste » pour les réfugiés palestiniens

Le Commissaire général de l'UNRWA, Filippo Grandi. Photo ONU/Devra Berkowitz
Le Commissaire général de l'UNRWA, Filippo Grandi. Photo ONU/Devra Berkowitz

Le chef de l'UNRWA, partisan d'une « solution juste » pour les réfugiés palestiniens

Le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), Filippo Grandi, a demandé jeudi une « solution juste » pour les cinq millions de réfugiés de Palestine.

Dans une allocution qu'il a prononcée devant la Quatrième Commission de l'Assemblée générale, qui traite notamment de questions politiques, dont celle des réfugiés de Palestine, M. Grandi a exprimé sa vive préoccupation devant la situation des 518.000 réfugiés palestiniens de Syrie touchés par le conflit dans ce pays et dont un nombre considérable « ont été tués, blessés ou déplacés ». M. Grandi a également rendu hommage aux membres du personnel de l'UNRWA victimes de ce conflit, dont l'enseignante tuée lundi dans la capitale Damas.

Selon les estimations de l'ONU, plus de 20.000 personnes, principalement des civils, ont trouvé la mort en Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime du Président Bachar Al-Assad l'an dernier. L'ONU estime à 2,5 millions le nombre de nécessiteux d'aide humanitaire.

Établie par l'Assemblée générale de l'ONU en 1949, l'UNRWA est mandatée pour fournir une assistance et une protection aux réfugiés de Palestine qui vivent dans les territoires occupés et les pays voisins, sous la forme de services sociaux et éducatifs, de soins santé et d'aide humanitaire.

M. Grandi a rappelé la situation extrêmement difficile des Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, à laquelle Israël impose un blocus depuis plusieurs années. L'UNRWA tente avec difficulté d'y assurer un ravitaillement pour près de 800.000 réfugiés, a-t-il expliqué.

En Cisjordanie, les réfugiés représentent près de 30% de la population palestinienne. Selon M. Grandi, l'expansion des colonies de peuplement israéliennes, ainsi que les restrictions imposées par l'occupant à la liberté de mouvement qui asphyxient l'activité économique, représentent « une érosion de l'espace et des droits des réfugiés de Palestine et de l'ensemble des Palestiniens. C'est la source de difficultés insoutenables et un obstacle majeur à la paix ».

Le Commissaire général a condamné le « manque d'actions véritables » de la part de l'occupant pour mettre fin aux violations des droits des habitants de la Cisjordanie. « Des déclarations publiques sont faites pour condamner l'expansion des colonies et d'autres violations du droit international, mais sans réelle volonté politique d'y mettre fin. » Considérée comme illégale par les Nations Unies et la communauté internationale, l'entreprise coloniale continuera de progresser inexorablement, en toute impunité et avec des conséquences potentiellement dangereuses, a-t-il déploré.

Dans le contexte des changements politiques survenus au niveau régional, dont le « printemps arabe », les Palestiniens continuent d'être tenus à l'écart, a estimé M. Grandi, alors que les efforts de l'UNRWA pour leur prêter une assistance vitale sont rendus plus difficiles par le sous-financement et la prévalence des conflits. En 2011, son appel d'urgence n'a été financé qu'à 41% et l'agence essuie des attaques politiques incessantes.

Tout en saluant les bailleurs de fonds de l'Office, M. Grandi a souligné que son budget pour la santé, l'éducation, la protection et les services sociaux se trouvait était en péril alors que les besoins des réfugiés et les coûts généraux ont augmenté.

M. Grandi a indiqué que l'agence avait plus que jamais besoin du soutien de la communauté internationale, prévenant des risques de marginalisation et des sentiments de frustration et de « désespoir collectif » que cette situation ferait naître chez les Palestiniens s'ils continuent d'être ignorés.

« Les réfugiés de Palestine sont certes une question politique, mais ce sont d'abord des êtres humains, des femmes et des hommes ordinaires qui exigent légitimement de ne pas être écartés et oubliés comme des épaves et des naufragés de l'Histoire », a conclu M. Grandi.