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Navi Pillay demande aux pays d'Asie du Sud-Est de revoir leur projet de déclaration des droits de l'homme

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. ONU Photo/ Jean-Marc Ferré
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. ONU Photo/ Jean-Marc Ferré

Navi Pillay demande aux pays d'Asie du Sud-Est de revoir leur projet de déclaration des droits de l'homme

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme demande aux Etats Membres de l'Asie du Sud-Est (ANASE) de revoir leur projet de déclaration régionale des droits de l'homme, sur lequel la société civile n'a pas été suffisamment consultée.

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a salué jeudi l'émergence du Forum de Bali pour la démocratie, qu'elle considère comme une plateforme importante pour la promotion de la bonne gouvernance, de l'état de droit et de la défense des droits de l'homme dans la région. Elle a toutefois exhorté les dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) à revoir leur projet de déclaration régionale des droits de l'homme.

« Le Forum de Bali pour la démocratie est particulièrement important à une époque où une vague d'aspirations démocratiques et de changements déferle sur plusieurs régions du monde », a déclaré Mme Pillay dans un communiqué de presse.

« Les rassemblements intergouvernementaux régionaux comme celui-ci peuvent constituer des plateformes importantes et efficaces pour réunir les parties prenantes, mais il est primordial d'inclure la société civile dans les consultations », a-t-elle souligné.

Le cinquième Forum de Bali pour la démocratie a lieu jeudi et vendredi et rassemble plus de 80 gouvernements et organisations internationales. Il met l'accent sur la promotion des pratiques démocratiques, dont la participation et la gouvernance responsable.

Mme Pillay s'est félicitée des efforts de l'ANASE pour renforcer la démocratie et l'état de droit avec la création du premier mécanisme régional de défense des droits de l'homme en Asie-Pacifique, la Commission intergouvernementale des droits de l'homme de l'ANASE. Mais elle a précisé qu'il est « très important que la nouvelle déclaration de l'Association complète les normes internationales plutôt que de les remettre en cause ».

La Haut Commissaire a notamment critiqué le processus de rédaction de la déclaration, qui n'a pas toujours été publiée. Selon elle, la société civile n'a pas été suffisamment consultée, une situation qui a soulevé des préoccupations y compris par certains États Membres de l'ANASE.

« Ce processus n'est pas à la hauteur des normes auxquelles l'Association aspire et ne pourra que remettre en cause l'adhésion et le respect qu'une telle déclaration mérite », a prévenu Mme Pillay.

La Haut Commissaire a donc conseillé aux dirigeants des pays de l'ANASE de prendre le temps de faire participer à l'élaboration de cette déclaration toutes les parties concernées et de tenir compte de leurs contributions, « élément déterminant du succès de mécanismes similaires dans d'autres régions du monde ».