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Un expert de l'ONU plaide pour le renforcement de la lutte contre le racisme sur Internet

Mutuma Ruteere, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.
ONU/Evan Schneider
Mutuma Ruteere, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.

Un expert de l'ONU plaide pour le renforcement de la lutte contre le racisme sur Internet

Lors de sa toute première intervention devant l'Assemblée générale, le Rapporteur spécial de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, Mutuma Ruteere, a appelé lundi au renforcement de la coopération entre les États, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile pour lutter contre la xénophobie et l'incitation à la haine qui se propagent sur l'Internet.

« La prolifération des sites extrémistes, l'usage de l'Internet et des réseaux sociaux en ligne par des groupes ou individus extrémistes à des fins de propagation de la haine et d'incitation à la violence raciale est un problème qu'il faut combattre », a déclaré M. Ruteere lors de la présentation qu'il a faite devant la Troisième Commission de ses rapports sur le racisme et Internet et sur les dangers des partis politiques extrémistes. Cette commission traite des questions sociales, humanitaires et culturelles.

« Le nombre d'incidents impliquant des violences et des crimes à caractère raciste perpétrés sous l'influence d'une propagande incitant à la haine sur Internet est en hausse, malgré l'adoption de mesures positives », a-t-il relevé.

Selon M. Ruteere, les mesures prises par les États pour lutter contre le racisme et l'incitation à la haine et à la violence raciales sur l'Internet ne devraient pas limiter indûment le droit à la liberté d'expression. Il a en revanche jugé cruciale la participation des prestataires de services sur Internet et d'autres acteurs pertinents des milieux industriels, dont il faudrait clairement définir les rôles et les responsabilités.

M. Ruteere a souligné qu'aucun pays n'échappait au caractère universel des menaces que font peser sur les droits de l'homme et la démocratie partis politiques, mouvements et groupes extrémistes. Par conséquent, il a recommandé aux États d'adopter une stratégie globale fondée sur la prévention et sur un cadre juridique solides.

Le Rapporteur spécial a cependant rappelé que toutes les mesures prises pour lutter contre le racisme sur l'Internet doivent respecter les droits de l'homme et ne pas limiter la liberté d'expression et d'opinion.

« La restriction, le contrôle ou la censure des contenus disséminés sur l'Internet doivent être fondés sur une base juridique claire qui respecte les obligations des États en matière des droits de l'homme, dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale », a précisé M. Ruteere.