L'actualité mondiale Un regard humain

Mali : 85.000 personnes déplacées de plus par rapport à septembre, selon le HCR

Des réfugiés en provenance du Mali au Niger, sur le site de Sinegodar, situé à quelques kilomètres de la frontière entre les deux pays.
Des réfugiés en provenance du Mali au Niger, sur le site de Sinegodar, situé à quelques kilomètres de la frontière entre les deux pays.

Mali : 85.000 personnes déplacées de plus par rapport à septembre, selon le HCR

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé vendredi qu'il y avait 85.000 personnes déplacées de plus à l'intérieur des frontières du Mali par rapport aux précédentes estimations.

Selon le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, un groupe de travail mis en place dans le cadre du groupe inter-agences sur la protection dirigé par le HCR – la Commission sur les mouvements de populations au Mali – a établi qu'au moins 203.845 personnes sont déplacées dans ce pays troublé d'Afrique de l'Ouest. L'estimation précédente s'élevait à 118.795 personnes déplacées.

« Cette révision des chiffres s'explique en partie par un meilleur accès de la Commission aux régions du Nord, mais aussi par un meilleur décompte des personnes déplacées dans la capitale malienne Bamako grâce au travail effectué par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). À Bamako, le nombre de personnes déplacées était estimé à 46.000 en septembre dernier, contre 12.000 en juin et juillet » a indiqué Adrian Edwards.

Cependant, des sources font état de nouveaux déplacements de personnes fuyant l'insécurité générale, les violations des droits de l'homme dans le nord du pays, la peur d'une intervention militaire imminente mais aussi la disparition des moyens de subsistance, ainsi qu'un accès limité aux services essentiels.

L'arrivée de nouveaux réfugiés a également été constatée dans les pays frontaliers du Mali. Au Niger, 3.853 réfugiés ont traversé la frontière en septembre et octobre tandis qu'au Burkina Faso, ils étaient un millier le mois dernier. Pour le HCR et ses partenaires, l'accès aux réfugiés devient de plus en plus difficile au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie.

« Le risque d'enlèvement des travailleurs humanitaires signifie que nos équipes doivent effectuer leurs déplacements avec des escortes armées. De fréquentes alertes limitent notre accès aux camps et notre capacité à assister les réfugiés », a expliqué Adrian Edwards.

Au Burkina Faso, le HCR a procédé au transfert volontaire des réfugiés maliens depuis le camp de Ferrerio et le site de Deou Tamachek dans la province du nord de l'Oudalan vers un site plus au sud à Goudébou.

Ferrerio accueille 9.700 réfugiés et Deou en abrite 2.100. Jusqu'à présent, 400 personnes ont été transférées depuis ces sites vers Goudébou. Un nouveau convoi de 200 réfugiés en provenance de Ferrerio était prévu ce vendredi. Des convois additionnels en provenance d'autres sites sont programmés pour les prochaines semaines.

La situation sécuritaire est également préoccupante au Niger. Les écoles n'ont pas encore ouvert leurs portes dans les camps car les classes sont encore en construction. Le HCR redoute qu'en l'absence d'écoles, les enfants et les adolescents ne retournent au Mali où les risques de recrutement forcé par divers groupes armés sont importants.

A ce jour, le HCR a reçu 41,7% des 153,7 millions de dollars dont il a besoin pour prêter assistance aux réfugiés et déplacés maliens.