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Myanmar : le HCR se mobilise pour venir en aide aux déplacés dans l'état de Rakhine

Un camp de personnes déplacées accueillant celles qui ont fui les violences qui ont éclaté dans l'état de Rakhine.
HCR/Myanmar
Un camp de personnes déplacées accueillant celles qui ont fui les violences qui ont éclaté dans l'état de Rakhine.

Myanmar : le HCR se mobilise pour venir en aide aux déplacés dans l'état de Rakhine

Le HCR vient de participer à des missions interinstitutions afin d'évaluer la situation des habitants de l'État de Rakhine au Myanmar, où les autorités estiment que plus de 35.000 personnes sont désormais déplacées par les violences intercommunautaires.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) vient de participer à des missions interinstitutions afin d'évaluer la situation des habitants de l'État de Rakhine au Myanmar, où les autorités estiment que plus de 35.000 personnes sont désormais déplacées par les violences intercommunautaires.

Jeudi et vendredi, des membres du personnel du HCR se sont rendus, avec l'autorisation du gouvernement, dans des villages des cantons de Myebon, Mrauk-U et Minbya, à l'est et au nord-est de Sittwe, le chef-lieu de Rakhine. Ils y ont trouvé des groupes de personnes déplacées dans un besoin cruel de vivres et d'abris.

« La police et l'armée étaient présents dans tous les villages que nous avons visités », a indiqué vendredi un porte-parole du HCR. « Des employés du HCR se sont entretenus avec des personnes déplacées qui leur ont fait part de leurs craintes d'être attaquées de nouveau si l'armée s'en va. »

Le personnel médical, qui s'était joint aux équipes d'évaluation, a pu soigner un grand nombre de blessés, souffrant pour la plupart de brûlures ou de blessures par balle ou par flèches. Il y avait aussi, dans deux villages, 14 jeunes mères ayant déclaré avoir commencé d'accoucher sous l'effet du stress provoqué par les violences. Elles rencontrent désormais des difficultés pour allaiter leurs nourrissons.

Des familles ont également expliqué avoir laissé derrière elles des enfants au cours de leur fuite. Parmi ceux qui sont arrivés en lieu sûr, beaucoup souffrent de malnutrition. Des organisations humanitaires ont envoyé une aide alimentaire et des bâches en plastique, mais il reste de nombreux besoins auxquels il faut répondre.

Plus de 1.500 personnes ayant fui un village voisin sont arrivées dans le village de Pauk Taw Nagara et plusieurs milliers d'autres ont trouvé refuge dans des camps de personnes déplacées installés près de Sittwe. Préoccupées par le surpeuplement dans ces camps, les autorités tentent maintenant de trouver d'autres sites pour accueillir les nouveaux arrivants.

Mercredi, un groupe de 680 personnes qui étaient arrivées à Sittwe ont été transférées à Sin Maw Tet, à bord de 15 bateaux, où elles s'ajoutent aux 3.700 personnes qui s'y trouvent déjà. Le HCR a pu se rendre sur place pour évaluer leurs besoins.

Dans le cadre de la réponse inter-agences sur la situation dans l'État de Rakhine, le HCR a envoyé une cargaison supplémentaire de bâches en plastique, de moustiquaires et de couvertures dans les localités de Myebon, Kyauk Taw, Rathedaung et Pauk Taw.

La dernière vague de violences intercommunautaires porte à 110.000 le nombre total de personnes déplacées dans l'État de Rakhine depuis le mois de juin dernier. Le HCR appelle à un retour immédiat au calme entre les communautés.