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En déplacement en République de Corée, Ban Ki-moon reçoit le Prix de la Paix de Séoul

Le Secrétaire général Ban Ki-moon s'adresse à l'Assemblée nationale de la République de Corée, le 29 octobre 2012. Photo ONU/Eskinder Debebe.
Le Secrétaire général Ban Ki-moon s'adresse à l'Assemblée nationale de la République de Corée, le 29 octobre 2012. Photo ONU/Eskinder Debebe.

En déplacement en République de Corée, Ban Ki-moon reçoit le Prix de la Paix de Séoul

Le Secrétaire général de l’ONU s’est vu décerner lundi le Prix de la Paix de Séoul, qu’il est le tout premier Coréen à recevoir.

« Les Nations Unies doivent […] tenir leurs engagements. Paix et sécurité, développement et droits de l’homme sont indissociables. Nous devons apporter la paix au sens le plus large du terme », a déclaré Ban Ki-moon aux parlementaires sud-coréens, lors d’une cérémonie organisée en son honneur. C’était aussi la première fois qu’un Secrétaire général en exercice s’adressait à l’Assemblée nationale de ce pays, où cette récompense prestigieuse lui a été remise.

A cette fin, a-t-il relevé, l’ONU dispose de plusieurs moyens, en premier lieu de ses opérations de maintien de la paix, de plus en plus sollicitées, mais aussi des plateformes de consolidation de la paix, de médiation, de diplomatie préventive et de règlement pacifique des différends. Il a tout particulièrement souligné la nécessité de mettre fin à la menace posée par les armes nucléaires, en rappelant son plan en cinq points pour entraver la prolifération, un plan que le Sommet sur la sécurité nucléaire de mars dernier à Séoul a permis de promouvoir.

Mais M. Ban a également insisté sur l’importance de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), alors que la date-butoir de 2015 approche à grands pas et que la crise économique et financière a remis en question certains des progrès accomplis au cours de la décennie écoulée.

Il a enfin plaidé pour une promotion plus efficace des droits de l’homme et des valeurs démocratiques, sur fond de poursuite des violences en Syrie, où la trêve agréée par les parties au conflit pendant la fête musulmane de l’Aït Al-Adha, a été rompue au cours du week-end.

« Nous devons faire davantage pour répondre aux violences en Syrie. Les Nations Unies font tout leur possible pour atténuer la situation humanitaire et mettre en place une solution politique à la crise. Mais la communauté internationale est toujours en désaccord sur ce qu’il faut faire alors que les attaques et les souffrances se multiplient. J’appelle une fois de plus le Conseil de sécurité, les pays de la région et toutes les parties à remplir leurs obligations et à promouvoir un cessez-le-feu. »

Le Secrétaire général a tenu à souligner le rôle de « partenaire pour la paix » que peut jouer l’Asie de l’Est, et en particulier la République de Corée, confrontée dans la péninsule coréenne à une des situations « les plus délicates au monde », dont les implications régionales et internationales sont nombreuses.

Selon Ban Ki-moon, son pays natal, « avec sa démocratie vibrante et son respect de l’état de droit », peut « jeter des passerelles avec les pays en transition politique ». Il a réitéré cet appel lors de la seconde allocution qu’il a prononcée devant l’Assemblée nationale, soulignant le « leadership mondial » qu’a les moyens d’assumer la Corée du Sud.

Le même jour, M. Ban a participé à une conférence sur la promotion de la paix et du développement au travers du sport, au cours de laquelle il a expliqué que les valeurs du sport – « Travail d’équipe, fair-play, respect de l’adversaire et des règles du jeu » - peuvent servir d’exemple pour les relations entre les peuples et les nations.

Mardi, le Secrétaire général a pris part à un congrès mondial sur la rééducation, qui lui a donné la possibilité d’appeler « tous les pays à faire des objectifs inscrits dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées une réalité concrète. » Adoptée par l’Assemblée générale en 2006, cet instrument international juridiquement contraignant a été ratifié par 125 pays jusqu’à présent.

Le Secrétaire a par ailleurs attiré l’attention sur la contribution majeure du secteur privé à l’avènement d’un développement durable, lors d’une réunion du Conseil des entreprises pour un développement durable. La Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), a-t-il affirmé, a largement démontré que les partenariats avec le monde l’entreprise permettaient de trouver des solutions créatives aux problèmes de développement qui se posent aujourd’hui.

« Il est temps de faire passer la responsabilité entrepreneuriale à la phase supérieure. Nous avons besoin de compagnies qui ne tiennent pas seulement leurs engagements sur le plan financier, mais aussi sur les plans social, environnement et éthiques, et qui cultivent la transparence sur les résultats obtenus et les progrès accomplis. »

Pour le Secrétaire général, il s’agit là autant d’une responsabilité que d’une opportunité : « C’est la raison pour laquelle je me trouve ici aujourd’hui. Pour vous remercier et vous tendre la main du partenariat, pour vous dire que les Nations Unies sont ouvertes au secteur privé. »

M. Ban Ki-moon est rentré à New York le 31 octobre, après avoir rencontré les personnels des Nations Unies stationnés à Incheon.