Certains la considèrent comme le plus grand « moulin à palabres » du monde tandis que d'autres y voient tout simplement le parlement de l'humanité toute entière. Entre ces deux extrêmes, les avis les plus variés ne manquent pas.
Créée en 1945 à la toute fin de la Deuxième Guerre mondiale, l'Assemblée générale des Nations unies est le principal organe délibérant et directeur de l'ONU et son plus représentatif, avec ses 193 États membres. Elle constitue un forum de discussions multilatérales où toutes les questions couvertes par la Charte de l'ONU peuvent être débattues.

Chaque année pendant les dernières semaines de septembre, l'Assemblée mobilise l'attention de la communauté internationale lorsque chefs d'État et de gouvernement du monde entier, rois et reines, émirs et Premier ministres se pressent à Manhattan pour s'exprimer à la tribune de l'Assemblée sur les sujets d'actualité les plus brûlants du moment.
Cette année, ils étaient plus d'une centaine de dirigeants et 70 ministres à avoir pris la parole pendant le débat général de la soixante-septième session, qui a duré six jours, et dont le thème était l'« ajustement et règlement des situations et des différends internationaux par des moyens pacifiques. »

Ce que les gens savent moins, en revanche, c'est ce qui se passe à l'issue du débat général, une fois que les leaders mondiaux sont repartis et que les projecteurs sont éteints.
Regroupés par affinités, les points à l'ordre du jour de l'Assemblée générale – près de 170, la plupart d'entre eux étant retenus d'une année sur l'autre – sont alors examinés par six Grandes commissions, un certain nombre d'entre eux étant du ressort de l'Assemblée elle-même (la « plénière »). Chaque année, l'Assemblée générale élit un Président qui dirige ses travaux ; cette année, Vuk Jeremic, de la République de Serbie. Chaque Commission élit également son Président et son bureau.
Parmi les questions inédites cette année, figurent le « financement de la Mission de supervision en République arabe syrienne », la « prise en compte des besoins socioéconomiques des personnes, des familles et des sociétés touchées par les troubles du spectre autistique et les autres troubles du développement » et les « femmes, le désarmement, la non-prolifération et la maîtrise des armements ».

Tous les États membres participent aux discussions de chacune des Commissions, qui adoptent en fin de session une série de résolutions, qui sont ensuite entérinées par la plénière.
La Première Commission s'occupe des questions de désarmement et de sécurité internationale ; la Deuxième Commission, des questions économiques et financières ; la Troisième Commission, des questions sociales, humanitaires et culturelles ; la Quatrième Commission, des questions politiques spéciales et de la décolonisation ; la Cinquième Commission, des questions administratives et budgétaires de l'ONU ; et la Sixième Commission, des questions juridiques.

Les sujets abordés touchent pratiquement à tous les aspects de l'activité humaine, qu'il s'agisse de la promotion de l'état de droit, de la souveraineté et l'intégrité territoriale des États Membres, du développement durable, de la démocratie et la gouvernance, de la non-prolifération des armes nucléaires, du terrorisme, de l'égalité entre les sexes, de la traite humaine, du commerce illicite des armes légères, de la criminalité transnationale organisée, des droits des peuples autochtones, du dialogue interculturel et de la revitalisation de l'ONU, y compris de la réforme du Conseil de Sécurité.
L'Assemblée générale est également déterminante dans le développement du droit international – lorsqu'un traité est adopté, il devient un instrument juridique international ouvert à signature et ratification par les pays qui souhaitent y devenir parties. Des centaines de ces traités ont changé les manières dont les gouvernements gouvernent et, au-delà, les relations internationales elles-mêmes.

Une vue d'ensemble de la salle de conférence où se déroulent les travaux de la Deuxième Commission, le 8 octobre 2012. Photo : ONU/Rick Bajornas
Cette année, dans son allocution d'ouverture lors du débat général de l'Assemblée, le Secrétaire Général a déclaré: « Je suis ici pour tirer la sonnette d'alarme quant à la direction que prend notre famille humaine ». Il a exhorté les États membres à surmonter leurs divisions avant qu'il ne soit « trop tard » pour relever les défis mondiaux comme l'insécurité croissante, le creusement des inégalités sociales, le gaspillage de ressources précieuses afin d'acquérir des armes meurtrières ou encore les effets des changements climatiques.
« En cette période de troubles, de transitions et de transformations, le temps ne joue pas en notre faveur », a-t-il prévenu en présentant un aperçu d'un monde où les gens subissent les inégalités économiques, les violences armées et l'intolérance.
« Ensemble, si nous nous mettons tous à la hauteur de nos responsabilités, nous pourrons répondre aux défis actuels, saisir les chances d'une époque pleine de changements spectaculaires et donner une nouvelle vie aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies. »