Le manque de financement pourrait compromettre les efforts de lutte contre la tuberculose, prévient l'OMS

« En l'espace de 17 ans, 51 millions de personnes ont été soignées avec succès, conformément aux recommandations de l'OMS. Sans ce traitement, 20 millions d'entre elles seraient décédées. Ce résultat traduit l'engagement des gouvernements à transformer la lutte contre la tuberculose », a déclaré le Directeur du département de la lutte contre la tuberculose, Dr Mario Raviglione, dans un communiqué de presse .
Les nouvelles données figurant dans le rapport confirment que la tuberculose reste la principale maladie infectieuse mortelle aujourd'hui dans le monde. Malgré une baisse du nombre de personnes malades de la tuberculose, 8,7 millions de nouveaux cas ont été détectés en 2011 et près de 1,4 million de personnes en sont mortes.
« La dynamique créée pour faire échec à cette maladie est en réel danger. Nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins, vers l'élimination de la tuberculose de notre vivant ou vers des millions de décès supplémentaires dus à la maladie » a estimé le Dr Raviglione.
L'OMS prévient qu'en dépit de la baisse du nombre de personnes contaminées, les régions de l'Afrique et de l'Europe ne sont pas encore en voie d'atteindre l'objectif du millénaire consistant à réduire de moitié la mortalité par rapport à 1990 d'ici 2015. Les progrès sont notamment toujours très lents dans la riposte à la tuberculose multirésistante, avec seulement un patient sur cinq diagnostiqué dans le monde.
Le rapport souligne également les succès remportés par certains pays – parmi lesquels le Cambodge, qui a enregistré une baisse de 45% de la prévalence de la tuberculose entre 2002 et 2011 – et rapporte, au total, des données pour 204 pays et territoires.
L'OMS prévoit un manque de financement de trois milliards de dollars par an entre 2013 et 2015, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour la lutte antituberculeuse.
« Ce déficit menace de retarder l'administration de soins antituberculeux aux patients et d'affaiblir les mesures qui permettraient de prévenir et de maîtriser la propagation de la tuberculose, les pays à revenu faible ou intermédiaire étant les plus exposés », a précisé le Dr Katherine Floyd, qui a coordonné l'équipe chargée du Rapport.
Dans ce contexte, l'OMS appelle à un financement international ciblé par les donateurs et à la poursuite des investissements par les pays eux-mêmes afin de protéger les acquis récents et de garantir la poursuite des progrès. Aujourd'hui, 90% de l'aide de donateurs extérieurs pour la tuberculose provient du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.