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Le HCR enjoint l'Union européenne à accueillir et protéger les demandeurs d'asile syriens

Une mère et son enfant dans un centre de détention en Grèce.
HCR/J.Björgvinsson
Une mère et son enfant dans un centre de détention en Grèce.

Le HCR enjoint l'Union européenne à accueillir et protéger les demandeurs d'asile syriens

Alors que le nombre de demandeurs d'asile syriens arrivant dans les pays de l'Union européenne (UE), quoique toujours restreint, ne cesse d'augmenter, le HCR a rappelé mardi aux États membres de l'UE l'importance de respecter les principes du Système européen commun d'asile.

Ces principes consistant notamment à faciliter l'accès au territoire et aux procédures de demande d'asile, à mettre en œuvre des approches harmonisées en termes de décision pour les demandes et à offrir un soutien mutuel entre États membres. C'est l'occasion pour l'Union de mettre en pratique son engagement de solidarité.

Selon Eurostat, entre janvier 2011 et août 2012, l'Union européenne, ainsi que la Norvège et la Suisse, ont reçu 16.474 demandes d'asile émanant de ressortissants syriens. Les chiffres varient selon les pays européens : l'Allemagne en a reçu 5.515, la Suède 2.506, suivie de la Suisse (1.405), de l'Autriche (972), du Royaume-Uni (912), du Danemark (908) et de la Belgique (796). Les statistiques d'arrivées dans les autres États membres sont plus faibles.

Si la plupart des nations européennes procèdent au traitement des demandes d'asile et accordent une protection aux Syriens, les approches observées actuellement sur l'interprétation des critères de protection, ainsi que sur le type de statut et des droits accordés, varient considérablement.

En Grèce par exemple, le système d'asile ne répond pas aux besoins de nombreux réfugiés en termes de protection. Dans certains pays d'Europe orientale, les taux de rejet s'élèvent à plus de 50%. D'autres sont davantage susceptibles de tolérer le séjour de Syriens plutôt que de leur accorder une réelle protection. Il y a donc un risque réel que les réfugiés se voient refuser les droits que leur reconnaît le droit européen ou international. Ils seront alors contraints de se déplacer de nouveau, le plus souvent vers d'autres États de l'UE.

L'Iraq, la Jordanie, le Liban et la Turquie continuent d'accueillir la grande majorité des réfugiés syriens. Aujourd'hui, on compte dans ce pays 343.871 Syriens officiellement enregistrés en tant que réfugiés ou qui bénéficient d'une aide du HCR. Les arrivées de demandeurs d'asile en provenance de Syrie dans les pays de l'UE sont relativement peu nombreuses, avec moins de 20.000 demandes d'asile déposées par des Syriens ces 18 derniers mois.

Avec la poursuite de la crise en Syrie, une planification d'urgence au niveau national pour les nouveaux arrivants doit avoir lieu. Au niveau européen, l'application de la directive sur la protection temporaire et d'autres mesures appropriées doivent être également envisagée, selon l'évolution de la situation. Comme toujours, il est important que le droit de déposer une demande d'asile soit maintenu à tout moment.

L'Union européenne et les États membres sont parmi les plus grands contributeurs au Plan d'action régional pour les réfugiés syriens, représentant la planification combinée de 52 agences des Nations Unies et d'ONG qui viennent en aide aux réfugiés syriens en Jordanie, au Liban, en Iraq et en Turquie. Ce plan a été récemment révisé à la hausse et les fonds recherchés s'élèvent désormais à 487,9 millions de dollars. Il est actuellement financé à hauteur de 29%. L'UE a déjà contribué à ce Plan d'action à hauteur de plus de huit millions d'euros et envisage de nouvelles contributions. Les différents États membres de l'UE ont également offert un soutien bienvenu. Toutefois, des financements supplémentaires sont et seront nécessaires afin de répondre aux besoins humanitaires urgents des personnes déracinées.