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La sous-qualification des jeunes sur le marché de l'emploi, un problème majeur pour l'UNESCO

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La sous-qualification des jeunes sur le marché de l'emploi, un problème majeur pour l'UNESCO

L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture des Nations Unies (UNESCO) a affirmé mardi que 200 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans dans les pays en développement n'ont pas achevé l'école primaire et ont besoin d'alternatives à la formation de base pour accéder à l'emploi et la prospérité.

« Nous sommes face à une jeune génération frustrée par l'inadéquation chronique entre les qualifications et l'emploi. La meilleure réponse à la récession économique et au chômage des jeunes consiste à apporter à ces derniers les compétences fondamentales et la formation dont ils ont besoin pour entrer avec confiance dans le monde du travail », a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, à l'occasion du lancement du rapport mondial de suivi sur l'Éducation pour tous, qui révèle l'urgente nécessité d'investir dans les compétences des jeunes.

Le monde n'a jamais compté autant de jeunes. Un sur huit est au chômage, un sur quatre cantonné dans un emploi qui ne lui permet pas de se hisser au-dessus du seuil de pauvreté. Sous l'effet d'une crise économique persistante, une forte pression est exercée sur les sociétés partout dans le monde, le manque cruel de qualification des jeunes s'avérant particulièrement dévastateur.

« Beaucoup de jeunes, et de jeunes femmes en particulier, ont besoin d'accéder à des filières de formation alternatives qui les dotent des compétences nécessaires pour gagner dignement leur vie et de contribuer au développement de leurs communautés », a rappelé Mme Bokova

Il faut aujourd'hui parvenir au moins jusqu'au premier cycle de l'enseignement secondaire pour maîtriser les compétences nécessaires à l'obtention d'un emploi décent. Or, 250 millions d'enfants d'âge scolaire primaire, qu'ils soient scolarisés ou non, ne savent actuellement ni lire ni écrire, et 71 millions d'adolescents se trouvent hors de l'enseignement secondaire, privés des compétences indispensables pour accéder à un emploi.

Ce sont les jeunes défavorisés, en milieu urbain ou rural, qui manquent le plus de qualification. En ville, les jeunes n'ont jamais été aussi nombreux, et leur population continue de croître. Dans un cinquième des pays analysés, les jeunes pauvres des zones urbaines sont moins éduqués que ceux des zones rurales. Plus du quart d'entre eux ne gagnent guère plus de 1,25 dollar par jour.

La grande majorité des pauvres et des moins éduqués dans le monde vivent cependant dans les zones rurales. Alors que les terres cultivables se raréfient et que le climat change, beaucoup de jeunes agriculteurs ne disposent même pas des compétences nécessaires pour parer à ces évolutions et assurer leur subsistance. Les plus démunis sont les femmes, qu'il faudrait former aux métiers commerciaux pour qu'elles trouvent des débouchés non agricoles et n'aient pas à s'exiler en ville pour travailler.