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Le Conseil de sécurité ouvre la voie au déploiement possible d'une force internationale dans le nord du Mali

Le Conseil de sécurité des Nations Unies. ONU Photo/JC McIlwaine.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies. ONU Photo/JC McIlwaine.

Le Conseil de sécurité ouvre la voie au déploiement possible d'une force internationale dans le nord du Mali

Le Conseil de sécurité s'est déclaré vendredi prêt à envisager la constitution d'une force internationale pour aider les forces armées du Mali à reconquérir les régions occupées du nord de son territoire. Il donne 45 jours à la CEDEAO et à l'Union africaine pour faire connaître les modalités d'une telle opération.

Le Conseil de sécurité s'est déclaré vendredi prêt à envisager la constitution d'une force internationale pour aider les forces armées du Mali à reconquérir les régions occupées du nord de son territoire, conformément à la demande des autorités de transition maliennes. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), notamment, est priée de faire connaître d'ici à 45 jours les modalités d'une telle opération.

Dans une résolution présentée par la France et adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil estime en effet que la situation au Mali, dont le nord est aux mains de groupes armés liés pour un certain nombre d'entre eux à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), « constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales ».

Le 26 septembre dernier, devant l'Assemblée générale, le Premier Ministre du Mali, Mohamed Abdoulaye Souad Dit Modibo Diarra, s'était dit convaincu que seule l'aide de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), avec l'aval du Conseil de sécurité, permettrait de recouvrer ces territoires. A plusieurs reprises au cours des derniers mois, ce dernier avait encouragé les pays et organisations de la région à « préparer des propositions détaillées pour le déploiement d'une force de stabilisation ».

Agissant aujourd'hui en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui légitime le recours à une action militaire, le Conseil se déclare « disposé […] à donner suite à la demande des autorités de transition tendant à ce qu'une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali ».

À cette fin, le Secrétaire général Ban Ki-moon est chargé de « mettre des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité à disposition de la CEDEAO et de l'Union africaine pour mener à bien la planification conjointe qui permettrait à cette force internationale de voir le jour ». De leur côté, les États Membres et les organisations régionales et internationales sont invitées à fournir dès que possible aux forces armées maliennes leur aide et leur savoir-faire, ainsi que leur appui en matière de formation et de renforcement des capacités.

La résolution prie par ailleurs le Secrétaire général de se concerter avec la CEDEAO et l'Union africaine en vue de lui soumettre, « au plus tard dans 45 jours », des recommandations sur les moyens et modalités du déploiement envisagé et plus particulièrement « le concept d'opérations, les capacités […] de la force, ses effectifs et son coût financier ».

Le Conseil de sécurité se déclare par ailleurs disposé à adopter des sanctions ciblées à l'encontre des groupes rebelles qui refuseraient de couper tout lien avec les organisations terroristes.

Appuyant l'action du Président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, le Conseil engage les autorités de transition à « redoubler d'efforts pour renforcer les institutions démocratiques et rétablir l'ordre constitutionnel au Mali, en organisant le moment venu, à la fin de la période de transition, des élections pacifiques, inclusives et crédibles ». Quant aux membres des forces armées maliennes, la résolution exige d'elles qu'elles s'abstiennent d'interférer dans l'action des autorités de transition.

Enfin, précise la résolution, les autorités de transition, les groupes rebelles maliens et les autres représentants légitimes de la population locale du nord du Mali sont invitées à entamer, dès que possible, « un processus de négociations crédible en vue de rechercher une solution politique viable, avec l'appui des Nations Unies ».