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L'OIT enjoint le G20 à tenir ses promesses de lutte contre la crise

Le Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder.
ONU/Ryan Brown
Le Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder.

L'OIT enjoint le G20 à tenir ses promesses de lutte contre la crise

Le Directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder, a enjoint jeudi les pays du G20 à tenir leur promesse d'agir si la crise économique mondiale s'amplifiait.

Cette année, au sommet de Los Cabos au Mexique, neuf nations – Allemagne, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée, États-Unis et Fédération de Russie avaient déclaré se tenir prêtes à coordonner et mettre en œuvre de nouvelles mesures si la situation économique mondiale venait à se détériorer.

« Il apparaît maintenant très clairement », a indiqué M. Ryder, « que cette aggravation est en cours et que des mesures supplémentaires doivent être adoptées immédiatement. Les pays qui ont manifesté leur volonté de prendre part à cet effort coordonné représentent la moitié de la production mondiale et pourraient donc agir fortement sur la situation mondiale», a indiqué M. Ryder.

De nouveaux chiffres de l'OIT – basés sur la révision à la baisse annoncée cette semaine par le Fonds monétaire international (FMI) de la croissance économique mondiale –, révèlent que le nombre de chômeurs devrait s'accroître de 7 millions en 2013, portant à 207 millions le nombre de sans-emploi dans le monde. Cela signifie une augmentation de trois millions par rapport à la dernière estimation en date de l'OIT qui prévoyait une hausse de quatre millions en 2013.

En outre, le dernier rapport du FMI sur les perspectives de l'économie mondiale reconnaît que de nombreux gouvernements qui ont choisi la voie des mesures d'austérité en ont sous-estimé les effets négatifs. «Les dégâts occasionnés à l'économie par les mesures d'austérité ont été plus profonds qu'on ne l'avait envisagé», a constaté M. Ryder.

Le chômage mondial touche toujours 30 millions de personnes de plus qu'avant le début de la crise en 2008, tandis que près de 40 millions de plus ont quitté le marché du travail depuis lors.

Le FMI estime aussi que les bienfaits des mesures prises pour stimuler l'économie depuis le début de la crise ont été deux ou trois fois plus élevés que ce qui avait été anticipé.

Une réduction plus graduelle de la dette combinée à des taux d'intérêts plus bas aurait des effets multiplicateurs importants. «Et si les pays suivent cette voie simultanément, nous pourrions mettre l'économie mondiale sur le chemin d'une reprise durable et de la croissance », a assuré M. Ryder.

De nouvelles initiatives, a-t-il poursuivi, devraient être axées sur quatre domaines principaux: soutien aux investissements dans les infrastructures ; amélioration de l'accès au crédit bancaire pour les petites et moyennes entreprises ; extension de la couverture de protection sociale ; et investissement dans les emplois destinés aux jeunes.

« Seule une action coordonnée de la part des principales économies mondiales peut et doit empêcher d'en arriver à ce qu'il a qualifié de sables mouvants politique, économique et social », a plaidé le dirigeant de l'OIT.