Le Togo plaide pour le dialogue et le règlement pacifique des différends

Elliot Ohin a regretté qu'« en maintes occasion, le recours à la force armée ait été choisi, sans avoir épuisé les voies pacifiques de règlement des différends ». « Le continent africain a malheureusement payé et continue de payer un lourd tribut à cette propension à vouloir gagner du temps », a-t-il relevé.
M. Gnassingbé a donc estimé qu'il était temps de « réinscrire au cur de l'agenda international le dialogue entre les nations » et de « faire également du dialogue au sein des nations un axe important de l'action en faveur de la paix ».
En conséquence, il a exhorté l'ONU et ses États Membres « à persévérer dans les efforts déjà déployés pour faire du dialogue au sein des nations une pièce maîtresse de son dispositif pour la prévention des conflits dans le monde ».
Dans cette optique, l'Union économique et monétaire ouest-africaine, que le Togo préside et qui jouit désormais d'un statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale de l'ONU, a décidé lors de sa session de mai 2012 à Lomé d'accorder un degré de priorité élevé aux questions de paix et de sécurité.
M. Gnassingbé a noté que la création, en 2002, d'un Conseil de paix et de sécurité au sein de l'Union africaine avait suscité beaucoup d'espoir. Calqué sur le Conseil de sécurité de l'ONU, ce nouvel outil était censé permettre à l'Union africaine d'intervenir directement dans les pays en crise. Malheureusement, a-t-il dit, les récentes expériences, comme en Libye ou en Côte d'Ivoire, ont révélé que « face aux antagonismes qui caractérisent la communauté internationale », il n'a pas pu combler les attentes. Selon lui, « l'impérieuse nécessité » d'une coopération étroite entre les mécanismes régionaux de maintien de la paix et les Nations Unies se fait ressentir.
Le Président togolais a notamment invité la communauté internationale à se mobiliser pour aider tous les acteurs institutionnels de bonne volonté à appuyer le Mali dans sa détermination à recouvrer, au plus vite, son intégrité territoriale et à rétablir la paix afin que la période transitoire qui s'est ouverte soit couronnée de succès.
Au Togo, l'enjeu aujourd'hui est de consolider la reprise économique, de favoriser un ancrage démocratique et de l'état de droit et de promouvoir l'indivisibilité des droits de l'homme, a souligné ensuite M. Gnassingbé. La priorité immédiate est de réussir des élections législatives transparentes, libres et pacifiques. « La société civile ne doit pas être le cheval de Troie des formations politiques », a-t-il dit en évoquant le militantisme citoyen qui a un rôle important à jouer.