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Le nouveau Président libyen présente à l'ONU des excuses pour les exactions du régime Kadhafi

Le Président de la Libye, Mohamed Youssef El-Magariaf, s'adresse à l'Assemblée générale, le 27 septembre 2012.
ONU/Marco Castro
Le Président de la Libye, Mohamed Youssef El-Magariaf, s'adresse à l'Assemblée générale, le 27 septembre 2012.

Le nouveau Président libyen présente à l'ONU des excuses pour les exactions du régime Kadhafi

Le nouveau Président de la Libye a présenté jeudi, à la tribune de l'ONU, des excuses pour les exactions commises par l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi et promis d'engager résolument son pays sur la voie de la démocratie, de la paix et du respect des droits de l'homme.

Mohamed Youssef El-Magariaf, récemment élu Président du Congrès général national de Libye, a rappelé qu'en 2009 à cette même tribune, « un despote qui a dirigé son pays pendant 42 ans de manière tyrannique » avait déchiré la Charte des Nations Unies lors de son discours devant les délégations des États Membres, affirmant qu'il ne reconnaissait pas le pouvoir de ce document.

« Aujourd'hui, je m'adresse à vous et au monde entier pour présenter des excuses suite à tous les préjudices et crimes commis par ce despote, aux actes d'extorsion et de terrorisme infligés à tant d'États », a-t-il déclaré.

« Le despote » Mouammar Kadhafi, a rappelé, M. Magariaf, a tué des milliers de civils, violé toutes les valeurs, ordonné à ses milices et à ses mercenaires de violer des mineurs et de détruire des villes. »

Le peuple libyen est maintenant déterminé à édifier un État qui maintienne de bonnes relations avec ses voisins, honore ses engagements internationaux et respecte les droits de l'homme, a assuré le nouveau chef de l'État libyen, ajoutant que son pays serait un havre de paix et de sécurité, « une force pour la paix ».

Il a salué l'ONU qui, a-t-il dit, a été solidaire du peuple libyen. Celui-ci édifie des institutions démocratiques après la chute de la dictature, a-t-il ajouté, précisant que le monde entier avait été témoin des premières élections libres et transparentes organisées en Libye.

Le nouveau Président libyen a également rendu hommage à l'Ambassadeur américain Chris Stevens, « une voix de raison et de conscience », qui, a-t-il dit, a marqué la mémoire du peuple libyen. Sa mort constitue une grande perte pour la Libye, comme pour les États-Unis, a-t-il déclaré, adressant ses condoléances au peuple américain. « Nous allons vaincre les complots des terroristes arriérés qui ne représentent pas la Libye et ne représentent pas l'Islam, religion de tolérance et d'amour », a-t-il promis.

La Libye ne sera jamais un foyer pour les groupes extrémistes, mais un pays où règnent la modération et la retenue, a assuré M. Magariaf. Il a toutefois condamné les campagnes de diffamation du prophète Mahomet qui, a-t-il dit, attisent la haine et les tensions entre les civilisations. Il a donc plaidé pour l'adoption par l'Assemblée générale d'un document juridique permettant d'éviter les provocations des peuples et criminalisant blasphème et profanations de lieux saints.

Le Président libyen a assuré que son pays s'attachait désormais à respecter également tous ses engagements découlant des instruments internationaux sur le désarmement et le maintien de la paix et de la sécurité internationale. La Libye est prête, a-t-il dit, à coopérer avec sincérité et transparence avec la communauté internationale pour appuyer les efforts entrepris aux niveaux régional et international en vue de mettre en œuvre les dispositions des conventions et des protocoles internationaux visant à faciliter l'élimination des armes de destruction massive.

À cet égard, M. Magariaf a rappelé que la Libye a été prompte à notifier l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, le 25 novembre 2011, de l'existence de stocks d'armes chimiques nouveaux découverts après la chute du régime Kadhafi, lesquels n'avaient pas été déclarés. La Libye poursuit par ailleurs sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avec laquelle elle est liée par un partenariat dans le domaine de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.