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À l'ONU, la Belgique affirme que le soutien extérieur aux mutins dans l'est de la RDC doit cesser

Le Premier Ministre de Belgique Elio Di Rupo. Photo ONU/M. Castro
Le Premier Ministre de Belgique Elio Di Rupo. Photo ONU/M. Castro

À l'ONU, la Belgique affirme que le soutien extérieur aux mutins dans l'est de la RDC doit cesser

Le Premier Ministre de la Belgique, Elio di Rupo, a déclaré mercredi à l'Assemblée générale de l'ONU que la recrudescence de la violence ces derniers mois et la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) étaient une grande préoccupation pour le Gouvernement belge, en particulier en raison de leur impact grave sur les populations locales.

Formé en mars dernier par d'anciens soldats congolais qui se sont mutinés en avril dernier, le M23 (Mouvement du 23 mars) est actuellement dirigé par le colonel Sulutani Makenga. Il s'était dans un premier temps regroupé autour de Bosco Ntaganda, un général sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI), qui l'accuse de crimes de guerres pour avoir recruté et utilisé des enfants soldats dans des combats au nord-est de la RDC en 2002-2003.

« Les dirigeants du M23 figurent parmi les auteurs des pires violations des droits de l'homme en RDC, et même dans le monde», avait dénoncé en juin dernier la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay. «Beaucoup d'entre eux ont un passé consternant, marqué par des allégations de participation à des viols collectifs, à des massacres et au recrutement et à l'utilisation d'enfants.»

« La Belgique appelle les pays de la région à intensifier leurs efforts pour mettre fin à la rébellion en cours. Elle plaide également pour la résolution des causes profondes de l'instabilité de cette région des Grands Lacs », a assuré M. di Rupo en saluant l'initiative du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon d'y consacrer ce jeudi une rencontre de haut niveau.

« Le Ministre belge des affaires étrangères y participera », a-t-il assuré, en réaffirmant que l'intégrité territoriale de la RDC doit être respectée. Tout soutien extérieur aux mutins doit cesser.

C'est pourquoi, la Belgique demande à chaque pays de la région des Grands Lacs de s'engager à respecter la souveraineté du Congo et encourage aussi les autorités congolaises à mettre en œuvre les réformes nécessaires dans l'armée et la police afin de rétablir l'état de droit sur l'ensemble du territoire, y compris dans l'est.

Le Premier Ministre a indiqué que la Belgique était prête à travailler à la restauration de la confiance entre les pays de la région pour sortir le plus rapidement possible de cette situation dramatique pour les populations. Son pays souhaiterait qu'une relation directe entre le Président du Congo et le Président du Rwanda puisse s'établir et contribue à accélérer l'aboutissement d'une solution.

M. di Rupo a déclaré que son pays adhérait au principe de la responsabilité de protéger les victimes de violences partout dans le monde, dans une approche basée sur le respect mutuel.

« La Belgique est particulièrement attachée au renforcement de l'état de droit partout dans le monde, celui-ci étant nécessaire au développement et à la prospérité. Il contribue à un monde meilleur parce que sa finalité est de permettre à chaque personne de vivre, de s'épanouir et d'aimer en toute liberté », a souligné M. di Rupo.

La Belgique poursuivra, selon le Premier Ministre, sa politique de coopération active avec les juridictions internationales, notamment la Cour pénale internationale afin de lutter contre l'impunité. « Avec la Slovénie et les Pays-Bas, la Belgique appelle les États à améliorer le cadre international de l'entraide judiciaire et de l'extradition », a-t-il expliqué.