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Le droit d'association pacifique ne peut être un prétexte à commettre des violences, rappelle un expert de l'ONU

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion et d'association pacifiques, Maina Kiai.
Jean-Marc Ferré
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion et d'association pacifiques, Maina Kiai.

Le droit d'association pacifique ne peut être un prétexte à commettre des violences, rappelle un expert de l'ONU

Un expert indépendant de l'ONU a condamné mercredi les violences qui ont éclaté dans plusieurs villes du monde en réponse à un film islamophobe, prévenant que les manifestations et rassemblements n'étaient protégés par le droit humanitaire international qu'à condition d'être pacifiques.

Un expert indépendant des Nations Unies a condamné mercredi les violences qui ont éclaté dans plusieurs villes du monde en réponse à un film islamophobe, prévenant que les manifestations et rassemblements n'étaient protégés par le droit humanitaire international qu'à condition d'être pacifiques.

« Le droit d'association pacifique ne doit pas servir d'excuse pour perpétrer des violences », a déclaré le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion et d'association pacifiques, Maina Kiai, dans un

communiqué de presse

publié par le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.

« Exprimer des points de vue ou un mécontentement est nécessaire, sous réserve de respecter pleinement le droit d'association pacifiques », a-t-il ajouté. « Dans ce contexte, le meurtre d'innocents et les destructions de biens sont totalement inacceptables ».

La semaine dernière, plusieurs villes du Moyen-Orient ont été secouées par de violentes manifestations suite à la diffusion sur Internet d'un film jugé offensant pour les musulmans tourné aux États-Unis. Ce film a été largement condamné à travers le monde, notamment par le Secrétaire général Ban Ki-moon et la Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.

Comme cette dernière, M. Kaia s'est déclaré profondément choqué par les pertes de vie humaines occasionnées par ces violences, appelant les autorités pertinentes à faire traduire les auteurs de tels actes en justice. Il a salué les autorités ayant déjà pris des mesures en ce sens.

« C'est le devoir des États de faire une distinction entre manifestants pacifiques et non-pacifiques. Ces derniers doivent faire l'objet de poursuites devant une juridiction indépendante qui garantisse une procédure régulière », a indiqué M. Kiai.

Le Rapporteur spécial a également enjoint les États à ne pas se servir de ces incidents isolés pour imposer des restrictions à ceux qui cherchent à exprimer leurs opinions de manière pacifique.

« Les manifestations pacifiques fournissent une soupape de sécurité à la société et permettent également aux gouvernements de mieux comprendre les questions auxquelles font face leurs citoyens », a-t-il déclaré. Il a pointé du doigt le fait que les actes de violences illégaux contrastent singulièrement avec le courage des manifestants pacifiques qui exercent pacifiquement leur droit d'association et qui, trop souvent, sont victimes de l'usage excessif de la force par les autorités ou des éléments hostiles.

« Applaudissons un tel courage qui a contribué à des changements dans les pays et les sociétés basées sur le respect des droits de l'homme », a ajouté M. Kaia. « La violence ne peut que déboucher sur la violence. Le dialogue doit prévaloir en toutes circonstances afin de permettre la réalisation du droit d'association pour tous. »