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Dénonçant un film « malveillant et provocateur », Pillay exhorte les leaders musulmans à rétablir le calme

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. ONU Photo/Violaine Martin
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. ONU Photo/Violaine Martin

Dénonçant un film « malveillant et provocateur », Pillay exhorte les leaders musulmans à rétablir le calme

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a exhorté aujourd'hui les dirigeants religieux et politiques à tout mettre en œuvre pour rétablir le calme alors que le monde musulman est secoué par une vague de protestations déclenchée par un film islamophobe.

« Ce film malveillant et délibérément provocateur renvoie une image déformée des musulmans. Je comprends pleinement pourquoi les populations veulent manifester vigoureusement contre et c'est leur droit de le faire pacifiquement », a estimé Navi Pillay dans un communiqué de presse.

« Toutefois, je condamne les tueries de Benghazi et autres réactions violentes et destructrices à ce film, et exhorte les dirigeants politiques et leaders religieux à redoubler d'efforts afin de rétablir le calme », a-t-elle ajouté, en faisant allusion à l'attaque qui a coûté la vie mardi à l'Ambassadeur des États-Unis en Libye et à trois autres diplomates.

Selon les médias, les responsables auraient agi en représailles d'une vidéo islamophobe réalisée en Californie par un Américain. Les premières manifestations ont éclaté en Égypte mardi dans la journée, lorsque des individus on escaladé les murs de l'ambassade des États-Unis au Caire et remplacé le drapeau américain par un étendard islamique. Les violences auraient fait plus de 200 blessés.

Jeudi au Yémen, des manifestants ont pris d'assaut les locaux de l'ambassade américaine sans pouvoir pénétrer dans le bâtiment principal. L'incident a fait un mort et 15 blessés. D'autres manifestations auraient eu lieu aujourd'hui au Soudan, en Tunisie, en Afghanistan, au Liban, au Bangladesh, au Sri Lanka et au Royaume-Uni.

Mme Pillay a estimé que le meilleur moyen de répondre à de telles provocations était de les ignorer. « Des actes délibérés et odieux de ce type devraient être privés de l'oxygène de la publicité », a-t-elle affirmé, soulignant qu'elle saluait les efforts du gouvernement libyen pour faire traduire en justice les auteurs de l'attaque de Benghazi en justice.

La Haut Commissaire a rappelé qu'il existait un cadre juridique – en particulier les articles 19 et 20 du Pacte international sur les droits civiques et politiques – qui offrent des mesures de protection à toutes les formes d'expression, tout en donnant simultanément à l'État le droit d'imposer des restrictions prévues par la loi lorsqu'il est porté atteinte aux droits et aux réputations des autres.