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Soudan du Sud : les violences dans l'état de Jonglei sont une menace pour le processus de paix

Des Casques bleus de la MINUSS déployés dans l'Etat de Jonglei. ONU Photo/Tim McKulka
Des Casques bleus de la MINUSS déployés dans l'Etat de Jonglei. ONU Photo/Tim McKulka

Soudan du Sud : les violences dans l'état de Jonglei sont une menace pour le processus de paix

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a exprimé vendredi sa préoccupation devant les violences récentes dans l'état de Jonglei, qui menacent les avancées importantes réalisées cette année dans le rétablissement de la paix et de la sécurité dans cette région.

« La MINUSS est particulièrement préoccupée par l'émergence manifeste à Jonglei d'un groupe d'insurgés armés lié au chef de milice David Yau Yau, suspecté d'agir de concert avec des groupes de jeunes gens armés qui se sont soustraits à l'opération de désarmement militaire en cours dans cet état. »

« Il est essentiel de préserver les gains réalisés au cours des derniers mois dans l'amélioration de la sécurité à Jonglei et veiller au bon déroulement du processus de désarmement sur place », a souligné la Mission dans son communiqué.

Depuis les meurtres de 24 membres des forces armées sud-soudanaises, perpétrés le 23 août dernier dans la ville de Likuangole par des individus affiliés à David Yau Yau et soutenus par des jeunes en arme, les attaques se sont multipliées et des civils ont été déplacés.

« La MINUSS a renforcé ses forces de maintien de la paix à Likuangole et œuvrera avec les autorités sud-soudanaises et le SPLA à l'atténuation des tensions et à la protection des civils », a ajouté la Mission.

De son côté, le Conseil de sécurité a accueilli aujourd'hui avec satisfaction les progrès accomplis par les Gouvernements soudanais et sud-soudanais dans les négociations conduites sous les auspices du Panel de mise en œuvre de haut niveau de l'Union africaine pour s'acquitter de leurs obligations au titre de la feuille de route et de la résolution 2046 (2012).

Dans une déclaration faite à la presse par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d'août 2012, le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, Gérard Araud, le Conseil se dit favorable à l'ouverture d'un cycle d'échanges avec les parties, notamment d'un sommet des présidents soudanais et sud-soudanais, en vue de leur permettre de parvenir aux accords nécessaires pour régler toutes les questions en suspens.

Au nombre de ces questions, figurent la création de la zone frontalière démilitarisée et sécurisée ; l'activation du Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière et du Comité ad hoc; le règlement du statut des zones frontalières contestées et revendiqués et la démarcation de la frontière; le statut des ressortissants d'un pays résidant dans l'autre; les arrangements provisoires pour l'administration et la sécurité de la zone d'Abyei conclus par les parties le 20 juin 2011, ainsi que l'obtention d'un accord sur le statut final d'Abyei.

Dans leur déclaration, les membres du Conseil se réjouissent cependant que le Soudan et le Soudan du Sud soient parvenus à un accord concernant le pétrole et les dispositions financières connexes, qui devrait contribuer à freiner la détérioration rapide de la situation économique dans les deux pays. Ils engagent les parties à parachever l'accord et à le signer sans délai et entreprendre de le mettre en œuvre en toute transparence, afin que la production et l'acheminement du pétrole reprennent dès que possible.

Le Conseil de sécurité note également avec intérêt que les parties sont convenues de charger un groupe d'experts de donner un avis, non contraignant, sur l'état de la frontière et espère que cette approche débouchera rapidement sur une solution.

Il accueille aussi avec satisfaction les mémorandums d'entente conclus séparément par le Gouvernement soudanais et par le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-Nord) avec l'ONU, l'Union africaine et la Ligue des états arabes en vue de permettre l'acheminement d'urgence d'une aide humanitaire aux populations civiles touchés dans les états du Nil Bleu et du Kordofan méridional.