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Soudan du Sud : la MINUSS appelle à préserver l'intégrité du processus de paix à Jonglei

Une femme et son enfant aux environs de Fertait, un village de l'état sud-soudanais de Jonglei. ONU Photo.
Une femme et son enfant aux environs de Fertait, un village de l'état sud-soudanais de Jonglei. ONU Photo.

Soudan du Sud : la MINUSS appelle à préserver l'intégrité du processus de paix à Jonglei

Suite à la recrudescence de violations des droits de l'homme, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud appelle le gouvernement de ce pays à lutter contre l'impunité.

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a appelé vendredi toutes les institutions nationales engagées dans la stabilisation de l'état de Jonglei à préserver les gains acquis récemment dans le cadre du processus de paix à l'œuvre dans cette région, la plus grande du pays, à contenir les violations des droits de l'homme et à faire traduire les auteurs d'actes criminels en justice.

Les conditions de sécurité se sont améliorées de manière considérable à Jonglei depuis le début de l'année, lorsque des violences intercommunautaires avaient provoqué la mort de centaines de personnes. Des efforts louables ont été déployés depuis pour renforcer la sûreté et la protection des habitants et de leurs biens.

Toutefois, la MINUSS s'est dite aujourd'hui préoccupée par la recrudescence, dans le comté de Pibor, de graves violations des droits de l'homme que des éléments insubordonnés de l'Armée populaire de libération du Soudan sont accusés d'avoir perpétrées. Ces troupes avaient été déployées en vue d'aider à appliquer le programme gouvernemental de désarmement civil, qui fait partie intégrante du processus de paix.

Entre le 15 juillet et le 20 août derniers, la MINUSS a reçu des informations faisant état d'un meurtre et de 27 allégations d'actes de torture ou de mauvais traitements, tels que des coups et une simulation de noyade dans un cas précis. Douze cas de viols, six tentatives de viols et huit enlèvements seraient également à déplorer, précise l'équipe de surveillance. La majorité des victimes sont des femmes et, dans certains cas, des enfants. Particulièrement vulnérables, les communautés établies dans le comté de Pibor redoutent d'autres attaques.

Le meurtre d'un soldat de la SPLA à Pibor, le 16 août, a ajouté aux tensions existantes. La MINUSS enquête sur cet incident, ainsi que sur tous les cas de violations alléguées des droits de l'homme dans le pays, plaidant pour que justice soit faite.

« Les gains du processus de paix à Jonglei ne doivent pas être remis en question par ces incidents récents », a prévenu la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Hilde F. Johnson, qui a appelé le gouvernement à agir dans les meilleurs délais.

La SPLA a affirmé avoir ordonné l'ouverture d'enquêtes, ainsi que la comparution devant le commandement militaire de patrouilles suspectées d'être impliquées dans ces incidents.

Mais la MINUSS souhaite qu'un effort décisif soit fait pour prévenir les violations des droits de l'homme et traduire tous les responsables en justice. Un échec à cet égard minerait la confiance et la volonté de coopération des communautés locales dans le processus de désarmement en cours et risquerait de faire dérailler le processus de paix, insiste-t-elle.

« Il faut maintenant que le gouvernement sud-soudanais, avec le soutien de la communauté internationale, veille à la mise en œuvre des accords conclus dans le cadre de la Conférence de paix de Jonglei », qui s'est tenue en mai 2012 afin de ramener la paix et la stabilité dans cette région dans le Soudan du Sud dans son ensemble, précise la Mission dans son communiqué.

De son côté, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé vendredi sa préoccupation devant la détérioration des conditions de santé des réfugiés soudanais qui résident dans les camps établis dans les états sud-soudanais du Haut Nil et d'Unité.

Sur les 170.000 qui se trouvent actuellement au Soudan du Sud, 100.000 sont exposés à des risques de contracter infections, diarrhées et paludisme, a expliqué le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, dans son point de presse quotidien donné à Genève.

La moitié des réfugiés dans le Haut Nil sont des enfants âgés de moins de 11 ans, pour la plupart affaiblis par la malnutrition. Le HCR s'efforce de souligner auprès d'eux l'importance de maintenir une hygiène de base, tout en continuant de construire des latrines dans les cinq camps où ses personnels sont actuellement présents.