L'ONU s'élève contre les tentatives de saboter la transition en Somalie
Dans un entretien à paraître accordé au Centre d'actualités de l'ONU, M. Mahiga, qui est aussi le Chef du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS), a reconnu qu'au cours des 10 derniers mois, les négociations sur l'avenir politique de ce pays troublé de la Corne de l'Afrique avaient été perturbées par de nombreux individus uvrant au maintien ou à la prolongation du statu quo.
« Cela a commencé avec les chefs de guerre et, une fois que ceux-ci ont été neutralisés, nous avons vu certains parlementaires tenter de proroger leurs propres mandats et, ce faisant, faire obstacle au processus politique », a expliqué M. Mahiga, qui a ajouté que les fauteurs de troubles allaient jusqu'à compromettre l'intégrité du processus de transition en usant de tentatives d'intimidation et de corruption, en passant par le trafic d'influence.
M. Mahiga a souligné que toute interférence dans la transition démocratique ne serait ni tolérée ni sanctionné : « Les avertissements que nous avons adressés seront définitivement suivis d'actions autorisées par les résolutions et décisions du Conseil de sécurité. »
De son côté, le Secrétaire général Ban Ki-moon s'est dit, dès hier soir, extrêmement préoccupé par les retards pris dans la formation du nouveau Parlement somalien, alors que l'échéance du 20 août approche à grands pas.
« Les actes récents d'intimidation et de violence ne devraient pas se poursuivre ou menacer la conclusion de la transition somalienne », indiquait la
déclaration transmise par son porte-parole. « Il appelle le leadership somalien, les chefs traditionnels et les autres parties à surmonter leurs divergences et à agir dans le meilleur intérêt du peuple somalien. »
Après des décennies de conflits, la Somalie s'est engagée dans un processus de réconciliation nationale dont la réussite dépend de la mise en uvre, par les institutions fédérales de transition, et ce avant l'échéance du 20 août, des mesures prévues par la Feuille de route préparée en septembre 2011.
Lors d'une réunion qui s'est tenue en juillet dernier à Nairobi, au Kenya, les dirigeants somaliens se sont entretenus d'un certain nombre de question en suspens, notamment de la formation du futur Parlement.
Un collège de 135 chefs coutumiers – les Sages – doit encore désigner les députés qui y siègeront et éliront le chef de l'État, qui à son tour nommera un Premier ministre chargé de former un gouvernement.
Les Sages sont assistés par un Comité technique de sélection chargé de veiller à ce que les futurs parlementaires répondent aux critères d'éligibilité définis par la Conférence de Garoowe, qui fixe des échéances claires pour la fin de la transition et appelle de ses vux un ordre constitutionnel dans le cadre d'une nouvelle Somalie fédérale.
Dans sa déclaration, le Secrétaire général souligne que le travail des Sages doit se dérouler en l'absence de toute intimidation, coercition et corruption. De même, le Comité technique de sélection doit pouvoir mener à bien sa tâche de manière « indépendante et impartiale, sans crainte de représailles » et le résultat de leur travail être respecté.
« La population somalienne attend et mérite qu'il soit mis fin à la transition de manière crédible, inclusive et transparente, en temps opportun, conformément aux Principes de Garoowe, qui constitue l'unique espoir pour un futur stable pour tous les Somaliens », a ajouté Ban Ki-moon.