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L'intensification des violences se poursuit en Syrie, observe la MISNUS

Le chef par intérim de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), le général Babacar Gaye, lors d'une conférence de presse à Damas. Photo extraite d'une vidéo
Le chef par intérim de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), le général Babacar Gaye, lors d'une conférence de presse à Damas. Photo extraite d'une vidéo

L'intensification des violences se poursuit en Syrie, observe la MISNUS

Les violences et l'usage aveugle d'armes lourdes par les forces gouvernementales, ainsi que les attaques ciblées par celles de l'opposition, continuent de s'intensifier en Syrie, a déclaré lundi le chef de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), déplorant le nombre de victimes faites parmi les civils.

« Il est clair que la violence s'intensifie dans plusieurs régions du pays », a indiqué le Conseiller militaire des Nations Unies, le Général Babacar Gaye, qui a précisé que les observateurs mesuraient l'ampleur du phénomène en se rendant auprès des personnes déplacées et dans des hôpitaux.

Au cours des deux dernières semaines, une escalade de la violence a été constatée dans plusieurs villes et villages, ainsi que dans les deux plus grandes métropoles du pays, Damas et Alep. Cette dernière est le théâtre de combats acharnés que se livrent les forces gouvernementales et celles de l'opposition, sous le feu de bombardements aériens et d'armes lourdes.

Lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui à Damas, le Général Gaye a indiqué que la MISNUS avait réorienté ses activités vers la surveillance des niveaux de violence et de l'usage des armes lourdes, ainsi que la facilitation de « pauses locales » pour permettre de prêter assistance aux civils.

La Mission a suspendu ses activités initiales à la mi-juin devant l'intensification des violences.

« Les combats se poursuivent et je continue de rappeler aux parties leurs obligations de respecter le droit humanitaire international et de protéger les civils. Le conflit est allé trop loin, et dure depuis trop longtemps », a estimé le Général.

« S'agissant de l'avenir de la MISNUS, elle a encore six jours devant elle. Nous continuerons jusqu'à la dernière minute la mise en œuvre de notre mandat afin d'exhorter les parties à passer de la confrontation au dialogue », a-t-il ajouté.

Lors de réunions avec des responsables gouvernementaux et de l'opposition, la MISNUS a appelé les deux parties à renoncer à l'option militaire et à revenir à la table des négociations, a précisé M. Gaye, ajoutant que les Nations Unies étaient prêtes à soutenir le dialogue politique entre Syriens.

La Mission a été établie le 21 avril dernier afin de surveiller la cessation des violences en Syrie, ainsi que la pleine mise en œuvre du plan de paix en six points, présenté par Kofi Annan en mars dernier, qu'elle était également chargée d'appuyer. Le 20 juillet, son mandat a été prorogé pour « une période finale de 30 jours », jusqu'au 19 août.

La résolution qui portait prorogation du mandat indiquait aussi que le Conseil ne serait disposé à le proroger de nouveau par la suite « que si le Secrétaire général indique et lui-même confirme qu'il n'est plus fait usage d'armes lourdes et que le niveau de violence a suffisamment diminué pour permettre à la MISNUS de s'acquitter de son mandat ».