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L'ONU plaide pour un soutien humanitaire accru et un renforcement de la sécurité dans l'est de la RDC

Des personnes déplacées au Nord Kivu en RDC.
IRIN/Siegfried Modola
Des personnes déplacées au Nord Kivu en RDC.

L'ONU plaide pour un soutien humanitaire accru et un renforcement de la sécurité dans l'est de la RDC

Avant de se rendre dans la région du Nord Kivu en République démocratique du Congo (RDC), la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, s'est entretenue mardi avec le Premier ministre de ce pays Augustin Matata Ponyo de l'insécurité grandissante dans cette région, où près de 270.000 personnes ont du fuir leurs foyers.

« Des milliers de personnes ont besoin d'aide et de soutien de la part de leur gouvernement et de la communauté internationale », a déclaré Mme Amos dans un communiqué de presse. « En dépit de conditions extrêmement difficiles, les agences fournissent une assistance aux populations affectées au Nord Kivu. Mais nous devons faire davantage. Afin de renforcer notre action, il nous faut atteindre les personnes dans le besoin, mais les routes difficiles d'accès et l'insécurité entravent nos efforts », a-t-elle relevé.

Les travaux des agences humanitaires sont également limités par le manque de financement des opérations. Cette année, les organisations qui travaillent au Nord Kivu ont annoncé qu'ils avaient besoin de 791 millions de dollars, mais n'ont reçu jusqu'à présent que 341 millions de dollars.

« Même si nous savons qu'il existe plusieurs urgences humanitaires au monde qui doivent également être financés, nous ne pouvons pas nous permettre d'oublier la population de la RDC, piégée dans l'une des pires crises humanitaires au monde », a insisté Mme Amos. Plus de 2,2 millions de personnes ont été déplacées en RDC depuis 2009 et 656.000, rien qu'au Nord Kivu.

De son côté, dans un message adressé aujourd'hui aux participants d'un sommet extraordinaire qui se conclura mercredi à Kampala, en Ouganda, le Secrétaire général Ban Ki-moon a plaidé en faveur d'une solution à la crise sécuritaire dans l'est de la RDC.

« Je réitère mon appel aux parties prenantes internationales pour qu'elles apportent un soutien renforcé aux autorités congolaises dans la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité et à d'autres efforts-clés », a indiqué M. Ban dans un message adressé lors de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

« J'appelle aussi les membres de la Conférence des Grands Lacs à redoubler d'efforts pour appliquer le Pacte de paix, de sécurité et de développement », a ajouté le Secrétaire général.

Adopté par les chefs d'État et de gouvernement de la CIRGL à Nairobi en décembre 2006 et entré en vigueur en juin 2008, le Pacte sur la Paix, la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands sert de cadre juridique et d'agenda pour la Conférence, avec comme objectif central la création de conditions favorables à la sécurité, la stabilité et le développement au sein des Etats Membres.

L'est de la RDC, en particulier ses provinces des Kivus, est minée par les violences perpétrées depuis quelques mois par les renégats des forces congolaises regroupés au sein du Mouvement du 23 mars (M23). Ce groupe rebelle, en butte aux forces gouvernementales congolaises et à celles de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation dans ce pays (MONUSCO), est accusé de graves violations des droits de l'homme contre les populations civiles.

« Je suis profondément préoccupé par les informations faisant état du soutien étranger apporté au M23 et demande la fin d'un tel soutien dans les meilleurs délais », a ajouté le Secrétaire général.