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Selon le HCR, l'exode des Syriens s'accélère avec la poursuite des combats

Des réfugiés syriens attendent de recevoir des articles de secours du Haut Commissairat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à Tripoli, dans le nord du Liban. UNHCR/F.Juez
Des réfugiés syriens attendent de recevoir des articles de secours du Haut Commissairat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à Tripoli, dans le nord du Liban. UNHCR/F.Juez

Selon le HCR, l'exode des Syriens s'accélère avec la poursuite des combats

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés exprime son inquiétude quant au sort des Syriens déplacés par la poursuite des combats, notamment à Alep.

Alors que les combats font rage à Alep, la plus grande ville de Syrie, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé mardi sa préoccupation pour les milliers de civils terrés dans les bâtiments publics et tous ceux qui fuient chaque jour vers des pays voisins.

Près de 200.000 personnes auraient fui Alep et ses environs ce week-end. Le Croissant-Rouge arabe syrien et d'autres associations enregistrent chaque jour 300 familles déplacées environ.

Malgré de sévères contraintes sur le plan sécuritaire, le personnel du HCR à Alep reste en liaison avec le Croissant-Rouge arabe syrien et d'autres organisations pour identifier les besoins des personnes les plus touchées. Depuis Damas, le HCR envoie des articles humanitaires au Croissant-Rouge arabe syrien qui se charge ensuite de leur distribution.

À Damas, les problèmes de sécurité contraignent le HCR à réduire de moitié sa capacité opérationnelle. Neuf centres d'accueil téléphoniques reçoivent les appels de la population réfugiée. « De nombreux appelants font état de leur peur des bombardements incessants, du manque d'accès à la nourriture, à l'eau et à des installations sanitaires. Les familles ne pouvant quitter une zone de combat demandent de l'aide pour les aider à en sortir », a précisé aujourd'hui la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, à Genève.

Depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, plus de 70.000 personnes ont trouvé refuge en Turquie. Les autorités turques viennent en aide à 44.188 d'entre eux dans huit camps situés dans quatre provinces différentes. Les autorités turques prévoient d'en ouvrir deux autres dans les trois prochaines semaines, avec une capacité d'accueil de 20.000 personnes.

En Jordanie, 1.500 personnes en moyenne arrivent chaque nuit par des points de passage informels. Selon les autorités jordaniennes, 150.000 réfugiés syriens sont arrivés depuis mars 2011. Dimanche, les autorités ont ouvert un nouveau camp au nord du pays pour renforcer la capacité des camps de transit surpeuplés situés près de la frontière.

Au Liban, plusieurs centaines de personnes arrivent chaque jour depuis la Syrie, la plupart d'entre eux n'étant pas encore enregistrés par le HCR. Ils s'installent directement dans des appartements loués ou dans des hôtels à Beyrouth ou au Mont-Liban. La plupart espèrent retourner en Syrie dans les semaines à venir.

En tout, plus de 34.000 Syriens déracinés reçoivent actuellement une protection et une assistance par l'intermédiaire des autorités libanaises, des Nations Unies et des organisations non gouvernementales. Le nombre réel de Syriens ayant fui vers le Liban est probablement beaucoup plus élevé, estime le HCR.

L'Iraq a également constaté une hausse du nombre d'arrivants syriens, avec 12.073 personnes enregistrées. Ces 10 derniers jours, plus de 20.000 réfugiés iraquiens en Syrie ont également choisi de rentrer en Iraq. Le HCR met en place des centres de transit à la frontière avec la Syrie pour s'assurer que les nouveaux réfugiés et les rapatriés reçoivent l'aide dont ils ont besoin.

Certains Syriens se rendent même plus loin. Selon les informations dont dispose le HCR, entre 10.000 et 25.000 auraient rejoint l'Algérie. Par ailleurs, près 1.305 Syriens ont été enregistrés par le HCR en Égypte et 400 au Maroc.

Le nombre total de réfugiés syriens enregistrés s'élève à ce jour à plus de 129.240. Alors que l'exode continue, le HCR a lancé un appel aux bailleurs de fonds pour des contributions accrues en faveur des réfugiés syriens en Jordanie, au Liban et en Turquie.