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Ban Ki-moon invoque Srebrenica pour prévenir de nouveaux massacres en Syrie

Le Secrétaire général souligne le besoin de retenir les leçons de Srebrenica lors d'une cérémonie en mémoire de 8.000 Musulmans massacrés par les forces bosniaques. ONU
Eskinder Debebe.
Le Secrétaire général souligne le besoin de retenir les leçons de Srebrenica lors d'une cérémonie en mémoire de 8.000 Musulmans massacrés par les forces bosniaques. ONU

Ban Ki-moon invoque Srebrenica pour prévenir de nouveaux massacres en Syrie

Le Secrétaire général rend hommage aux victimes du massacre de Srebrenica de 1995, appelant le monde à retenir les leçons de cet épisode atroce et à faire pression pour mettre fin aux effusions de sang en Syrie.

Le Secrétaire général Ban Ki-moon a, jeudi, rendu hommage aux victimes du massacre de Srebrenica de 1995, appelant le monde à retenir les leçons de cet épisode atroce et à faire pression pour mettre fin aux effusions de sang en Syrie.

« Nous devons nous rappeler de Srebrenica », a déclaré M. Ban lors de sa visite sur le site du mémorial érigé en l'honneur des 8.000 musulmans exécutés par les forces serbes de Bosnie qui s'étaient emparés de la ville en juillet 1995.

Srebrenica est le massacre le plus meurtrier perpétré sur le sol européen depuis la création des Nations Unies, au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

« La communauté internationale n'a pas su protéger les nombreuses victimes au moment où elles en avaient le plus besoin », a regretté le Secrétaire général.

Suite à ce crime atroce, ban Ki-moon a rappelé que les chefs d'État et de gouvernement avaient adopté, en 2005, le principe de « responsabilité de protéger », qui contraint les États à protéger leurs propres populations des génocides, crimes de guerre, nettoyages ethniques et crimes contre l'humanité. Ce principe exige aussi de la communauté internationale qu'elle intervienne au cas où un État manquerait à ses obligations, comme cela a été le cas en Libye et en Côte d'Ivoire.

« Mais, ailleurs, nous ne sommes toujours pas en mesure de protéger les civils », a souligné M. Ban en faisant référence à la crise en Syrie, où plus de 10.000 personnes, principalement des civils, ont perdu la vie et des dizaines de milliers d'autres ont été déplacées depuis le début de l'insurrection contre le régime du Président Bachar al-Assad il y a 16 mois.

« La communauté internationale doit être soudée pour éviter davantage d'effusions de sang en Syrie. Je ne souhaite pas que l'un de mes successeurs se rende en Syrie dans 20 ans pour présenter des excuses en notre nom pour ne pas avoir pu protéger les civils dans ce pays, ce que nous sommes incapables de faire pour l'instant », a prévenu M. Ban.

Cette visite à Srebrenica marquait la fin de la visite de six jours du Secrétaire général, qui s'est rendu dans tous les pays issus de l'ex-Yougoslavie : Slovénie, Croatie, Monténégro, Serbie, Kosovo, Ancienne république yougoslave de Macédoine et Bosnie-Herzégovine.

« Je quitte cette région avec une meilleure compréhension de ses enjeux et une plus grande appréciation de ses défis et de son potentiel », a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse donnée dans la capitale de Bosnie-Herzégovine, Sarajevo, qualifiant sa visite de « remarquable ».

« La région a fait des progrès considérables depuis la fin de la guerre il y a 20 ans. Aujourd'hui, elle se projette dans un avenir basé sur des relations et une coopération de plus en plus étroites », a-t-il dit, avant de lui réaffirmer le soutien de l'ONU.