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La FAO demande un moratoire sur la recherche utilisant le virus vivant de la peste bovine

Un vétérinaire de la FAO à Padukka, au Sri Lanka, analyse le sang du bétail local pour s'assurer que le virus de la peste bovine n'est pas de retour. FAO/Ishara Kodikara
Un vétérinaire de la FAO à Padukka, au Sri Lanka, analyse le sang du bétail local pour s'assurer que le virus de la peste bovine n'est pas de retour. FAO/Ishara Kodikara

La FAO demande un moratoire sur la recherche utilisant le virus vivant de la peste bovine

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ont exhorté lundi la communauté internationale à se conformer au moratoire mondial sur la recherche utilisant le virus vivant de la peste bovine dans les laboratoires.

La FAO et l'OIE veulent parvenir à la destruction des échantillons de virus et du matériel biologique potentiellement dangereux qui sont actuellement stockés dans plus de 40 laboratoires du monde entier et dont certains ne répondent pas aux conditions de biosécurité exigées.

Néanmoins, certaines réserves de virus devraient être conservées pour la production de vaccins et la recherche au cas où la maladie éclaterait à nouveau ou bien si elle était libérée accidentellement ou délibérément.

« Le moratoire est primordial pour la gestion des risques biologiques jusqu'à la mise en place d'un mécanisme de supervision qui sera appelé à n'approuver que les recherches indispensables pour une vigilance soutenue et une planification préalable en cas de réapparition de la maladie », a déclaré M. Kazuaki Miyagishima, Chef du Département scientifique et technique de l'OIE.

« Si le virus de la peste bovine demeure présent dans un grand nombre de laboratoires du monde entier, nous ne pouvons affirmer que le risque de réapparition est nul. Il faut s'atteler en priorité à détruire les stocks non sécurisés du virus et à maintenir la vigilance jusque-là », a ajouté M. Miyagishima.

L'éradication de la peste bovine a été officiellement proclamée par l'OIE et la FAO il y a un an, ce qui signifie que le virus à l'origine de cette maladie dévastatrice du bétail - qui n'affecte pas l'homme - ne circule plus chez les animaux et n'existe plus qu'en laboratoire.

« Si la peste bovine a été éradiquée avec succès, certains matériels contenant le virus pourraient être utiles à la recherche ou à la mise au point de vaccins », a déclaré Juan Lubroth, vétérinaire en chef à la FAO. « Nous devons nous assurer à tout prix que ce matériel est conservé uniquement dans quelques laboratoires à haute sécurité afin d'éviter tout risque inacceptable. Les échantillons du virus doivent être conservés en toute sûreté, sinon ils doivent être détruits ».

« Nous devons rester vigilants pour que la peste bovine reste une maladie du passé, consignée dans les manuels d'histoire et les annales de la médicine vétérinaire », a-t-il ajouté.

Un comité externe convoqué par la FAO et l'OIE, composé de sept experts indépendants travaillant dans les domaines de la virologie, des biotechnologies, de l'épidémiologie, de la réduction des menaces biologiques et de la sécurité et sûreté des laboratoires, a recommandé aux deux organisations de s'inspirer de l'exemple de la période de post-éradication de la variole, une maladie virale mortelle pour l'homme, dont l'éradication a été proclamée en 1979.

Sous la supervision de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus variolique a été isolé et détruit dans tous les laboratoires du monde, à l'exception de deux qui le conservent dans des mesures de sécurité extrêmement rigoureuses. Une approche similaire pourrait être appliquée à la peste bovine, ont suggéré les experts.