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Selon l'ONU, la situation délétère en Afrique de l'Ouest exige un soutien international

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et Président de la Commission Mixte, Saïd Djinnit.
ONU/Ryan Brown
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et Président de la Commission Mixte, Saïd Djinnit.

Selon l'ONU, la situation délétère en Afrique de l'Ouest exige un soutien international

Le Représentant spécial du Secrétaire général, Saïd Djinnit, a affirmé mercredi devant le Conseil de sécurité que la situation sécuritaire en Afrique de l'Ouest restait fragile, en dépit de progrès réalisés sur la voie de la démocratie et de la paix.

M. Djinnit, qui est également Chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA), a notamment souligné les enjeux régionaux de la situation actuelle au Mali qui illustrent, selon lui, les risques qui menacent la région du Sahel, qualifiée aujourd'hui de « profondément fragile ».

Le Représentant spécial a déploré qu'en dépit des efforts louables de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), les arrangements transitoires, y compris l'adoption d'une feuille de route en vue de la tenue d'élections et de la restauration de l'intégrité territoriale du Mali, n'aient pas encore été consolidés.

M. Djinnit a également informé les membres du Conseil que M. Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso et Médiateur de la CEDEAO, avait noué des contacts avec les groupes rebelles en vue de pourparlers. M. Compaoré entend faciliter ces pourparlers entre ces groupes et une entité nationale malienne qui n'a pas encore été établie, a relevé M. Djinnit, qui a jugé essentiel de surmonter les divergences constatées avec l'actuel Gouvernement malien.

« Ces divergences ne font que retarder l'adoption de mesures par les parties prenantes maliennes en vue de la restauration effective de l'ordre constitutionnel et de la résolution de la situation critique dans le nord du pays », a affirmé le Représentant spécial.

Enfin, le Représentant spécial a exhorté les acteurs de la région à redoubler d'efforts dans leur lutte contre la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues. Il a cité, à titre d'exemple, les activités florissantes et l'influence des réseaux de trafic de stupéfiants en Guinée-Bissau depuis le récent coup d'État perpétré dans ce pays.

Le Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), Yury Fedotov, qui participait à la réunion du Conseil, a pour sa part affirmé que les drogues illicites et la criminalité transnationale organisée sapaient la stabilité de l'Afrique de l'Ouest et affectaient la santé des populations, la démocratie et le développement économique.

En 2011, a-t-il rappelé, près de 30 tonnes de cocaïne avaient fait l'objet d'un trafic en Afrique de l'Ouest. Les profits générés par ce trafic dans la région, et dont profitent les réseaux criminels, sont estimés à environ 900 millions de dollars par an, a-t-il précisé.

M. Fedotov a souligné que l'Afrique de l'Ouest n'était plus simplement une voie de transit pour la cocaïne de l'Amérique latine vers l'Europe, mais était devenue une destination en soi, en faisant remarquer que l'Afrique centrale et surtout l'Afrique de l'Ouest compteraient désormais jusqu'à 2,3 millions de consommateurs de cocaïne.