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Ban plaide pour une réforme de l'architecture de la consolidation de la paix de l'ONU

Le Secrétaire général, Ban Ki-moon, présente au Conseil de sécurité ses recommandations pour moderniser l'architecture de la consolidation de la paix des Nations Unies.
Le Secrétaire général, Ban Ki-moon, présente au Conseil de sécurité ses recommandations pour moderniser l'architecture de la consolidation de la paix des Nations Unies.

Ban plaide pour une réforme de l'architecture de la consolidation de la paix de l'ONU

Devant le Conseil de sécurité, il défend l'idée de renforcer la Commission de consolidation de la paix, clef de voûte de ce dispositif.

Le Secrétaire général Ban Ki-moon a affirmé jeudi qu'en dépit de ses réalisations à l'appui du relèvement de plusieurs pays, l'architecture de la consolidation de la paix des Nations Unies devrait être renforcée, en particulier sa Commission de consolidation de la paix (CCP), qui en est la clef de voûte.

Créée en 2006, la CCP est un organe consultatif intergouvernemental de l'ONU qui appuie les efforts de paix dans les pays sortant d'un conflit. Elle joue un rôle unique en rassemblant tous les acteurs concernés – donateurs, institutions financières internationales, gouvernements, pays fournisseurs de contingents –, en mobilisant des ressources et en proposant des stratégies intégrées de redressement.

La Commission s'occupe actuellement de la République centrafricaine, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Burundi, du Sierra Leone et du Libéria. Les délégations de ces trois derniers pays ont participé au débat public organisé aujourd'hui par le Conseil de sécurité à l'initiative de la présidence colombienne pour le mois de juillet.

Le Secrétaire général a identifié trois domaines dans lesquels la CCP pourrait être modernisée. Tout d'abord, elle doit améliorer la composition de ses membres et sa capacité collective unique à mobiliser ses ressources. Elle devrait ensuite faire porter son action sur des projets de long terme, en galvanisant l'engagement de la communauté internationale au-delà de la « durée de vie » limitée des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

La CCP doit enfin pouvoir ajouter une valeur supplémentaire dans certains contextes extérieurs aux missions de l'ONU, où les autorités nationales et les coordonnateurs résidents bénéficieraient de l'appui intergouvernemental que la Commission peut fournir.

De l'avis du Secrétaire général aussi, le Conseil de sécurité devrait se montrer plus précis s'agissant du type de conseils qu'il souhaiterait recevoir de la part de la CCP dans ses délibérations et dans la définition de ses mandats.

Ceci contribuerait à une meilleure coordination entre les départements des Nations Unies et des acteurs de terrain avec la Commission de consolidation de la paix et à réduire les risques de double emploi. En effet, note le document de réflexion qu'a fait circuler le Conseil de sécurité à l'occasion de ce débat, alors que la CCP est basée à New York, le travail de terrain est réalisé par des acteurs opérationnels qui tirent leurs mandats respectifs de différentes sources juridiques.

Ban a également lancé un appel aux États Membres, les encourageant à contribuer généreusement au Fonds pour la consolidation de la paix, qui mobilise des ressources à l'appui – actuellement – de 193 projets dans 22 pays différents.

De son côté, le Président de la CCP, M. Abulkalam Abdul Momen, du Bangladesh, a plaidé en faveur d'un renforcement et d'une institutionnalisation des relations entre le Conseil de sécurité et les formations spécifiques de pays, en particulier dans le processus d'établissement ou de renouvellement des mandats pour un pays inscrit à l'ordre du jour de la Commission.

De même, la Commission de consolidation de la paix pourrait, a-t-il estimé, bénéficier d'éclaircissements sur la répartition des rôles et des responsabilités de la part de la haute direction des Nations Unies sur le terrain.

« Une telle clarté faciliterait le renforcement de relations mutuelles permettant d'améliorer la mise en œuvre des mandats du Conseil de sécurité et de développer des messages et un engagement cohérents avec les acteurs nationaux », ajouté le Président.